Si ça finit pas je me demande ce qu’il faudra faire. Nous payons la viande 54 sous la livre. Il faut compter pour joindre les deux bouts. Quelle triste vie tout de même.
Jeanne 10 avril 1918 : C’est trop long quatre ans.
Cette vie m’ennuie bien. Il y en a assez Cette séparation est trop longue, on finit par en être las. Quand la fin ? c’est la réflexion que je fais cent fois du jour.
8 avril 1918 : il y a de la boue à tenant et des gouttières dans notre abri.
Vivement que cette maudite guerre soit finie que nous soyons à nouveau réunis. Je répète toujours la même chose mais je ne pense qu’à cela, c’est mon seul désir.
4 avril 1918 : nous sommes toujours au même endroit.
Elles n’ont aucune excuse, dit-il, et elles mériteraient d’êtres fusillées car sachant ce que nous souffrons elles devraient avoir plus de force morale, plus de pudeur.
1er avril 1918 : il nous faut vivre séparés et dans l’angoisse et l’incertitude de l’avenir.
Les épreuves sont dures et même cruelles, mais il faut les supporter avec sang-froid et en espérant que la chance ne nous abandonnera pas et que nous serons tous deux pour élever nos enfants.
31 mars 1918 : tout sera donc rationné. Quelle vie !
La situation est sérieuse et sous peu je m’attends à subir à nouveau de dures épreuves, si seulement c’était la fin. Hélas ! j’ai bien peur que non.
29 mars 1918 : j’attends toujours de tes nouvelles avec beaucoup d’impatience.
Vous avez du pain immangeable, Notre Zizi ne peut plus avaler la soupe. Oh ! Ils pouvaient bien se ficher des bôches. Pour peu que ça continue la situation sera belle en France.
28 mars 1918 : les bôches nous ont refoulés sur nos anciennes positions.
…ne cessant d’attendre l’heureux jour qui nous rendra notre vie commune et tout notre bonheur. Vivre bien près l’un de l’autre … supporter les épreuves en commun et goûter à deux nos joies et nos peines. Ce serait une belle vie Mamour … mais ça ne vient pas vite.
27 mars 1918 : Pauvre peuple de France … tu seras bien sacrifié complètement.
Nous en avons mare … mare …archi mare … on nous saigne à blanc et nous sommes encore trop lâches pour élever la voix et réclamer la Paix que nous désirons tous ardemment … Ceux qui veulent aller jusqu’au bout … les patriotes … n’ont qu’à prendre un fusil pour exposer aussi un peu leur peau …
Jeanne le 26 mars 1918 : ce maudit cauchemar devient plus terrible que jamais.
En ville on parle de mettre la carte d’alimentation. Ça va être l’économie forcée. Heureusement que nous n’avons pas la carte de pain. On dit que c’est pour la semaine prochaine. Attendons quoi nous fermerons la ceinture
après.
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