Recto
. Moingt le 10 Avril 1918
. Mercredi
. Mon Simon bien-aimé
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 5 avril avec tes petites violettes
Elles sentaient toujours bon
d’après Zizou Elle doit avoir
le nez pour sentir l’odeur Elle
a prit l’habitude de tout sentir
et de dire après « Oh ! que ça bon »
Tu me dis que vers toi il pleut
c’est partout pareil ici aussi
Pour faire les marche que
l’on vous fait faire est encore
la nuit tu dois être joliment
fatiguer Quand donc auras
tu fini de mener cette
Centre gauche
existence de zoulou. Le temp
me dure bien a moi aussi
On a beau espérer une fin
plus proche que l’on ne le
pense on ne la voit pas
souvent venir. Et ça décourage
a la fin C’est trop long
quatres ans. Je me demande
comment on a fait pour
attendre si longtemp Sans
désespérer que c’est long. Je
pense a ce que tu mas dis
l’autre jour des femmes qui faisaient
la vie. Tu ne tourmenterais pas
pour ça. Je voudrais bien le
savoir. Dis-le moi. tu as grand
torts car jamais je n’ai penser
a ces choses là. Ce n’est pas
digne d’une personne senser Il
faut être un peu féler pour faire ces
Centre droit
choses. Moi je ne pourrais m’abaisser
jusque là. Ne te fais pas de mauvais
sang a ce sujet si tu veux me faire
plaisir. Je laisse faire les autres je
vis pour nous. Moi je ne pense pas
a ce que tu pourrais avoir l’occasion
de faire. Car je ne doute pas de toi
J’ai entière confiance. Et je vis tranquille
a ce sujet. Pourtant tu sais les soldats
qui sont par là en raconte assez
Mais ça ne me touche pas. Je n’y
fait même pas attention. Car je ne
puis me figurer que ces choses peuvent
arriver. Donc ne te tourmente pas.
La santé est toujours a peu près
le rhume passe. Dans quelques jours
ça ira tout a fait. Il
n’y a que les jambes Mais il
n’y a rien a faire. Il faut si
attendre. Zizou aussi va très bien
il y a beaucoup de boue ça
ne fait guère son affaire. Le temp
semble vouloir s’élever il y a bien assez
de pluie comme ça Je voudrais
bien que vers toi la pluie s’arête
aussi car tu dois être bien mal
tout le temp dans l’humidité
Rien de nouveau depuis hier
c’est toujours même vie
J’attend impatiemment moi
Verso
aussi. Cette vie m’ennuie bien
Il y en a assez Cette séparation
est trop longue on finie
par en être làs. Quand la fin
c’est la réflexion que je fais
cent fois du jour.
Au revoir mon Simon a demain
encore le plaisir de te lire toujours
en bonne santé Et toujours
au même endroit
Mille grosses caresses Ta
petite femme qui ne cesse
de penser a toi T’envois
ces plus gros baisers
Ta Nonot toute a toi
pour toujours
. Janne
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