. 29 mars 1918
. Ma Jeannot bien-aimée
. J’ais reçu hier soir ta lettre du 24 courant. Décidément
je crois que nous n’avons pas de chance du tout, tu as encore
été fatiguée et tu me dis que la santé ne va pas du tout . C’est
réellement de la malchance et j’ais peur que tu tombe sérieuse-
ment malade ; aussi j’attends toujours de tes nouvelles avec
beaucoup d’impatience. Quelle existence ! … si ça ne se termi-
ne pas bientôt il y a de quoi désespérer. Tu me dis que vous
n’avez toujours pas la pluie et que si ça continue vous ne
pourrez pas faire semer car ça n’est pas encore bêché ; toutes
les misères, quoi. Vous avez tu pain immangeable, notre Zizi
ne peut plus avaler la soupe. Oh ! Ils pouvaient bien se ficher
des bôches. pour peus que ça continu la situation sera belle
en France.
. Hier soir nous avons déménagé, mais notre voyage a été
vite fait car nous sommes à côté où nous étions. seulement
à présent ma compagnie est de soutient. Je me porte bien
. Aujourd’hui il fait vilain temps ; du vent et de la pluie
J’ais les pieds gelés. Il ne fait pas chaud à rester immobile
. Au revoir Mamour. Je ne t’écris pas plus longue-
ment car je suis tout assommé, j’ais mal à la tête.
. J’attends avec beaucoup d’impatience que les lettres soient
arrivées en espérant apprendre de meilleures nouvelles de ma
petite fenotte. Je suis inquiet.
. Embrasse bien notre gamine pour son papa qui
s’ennui de plus en plus loin de vous et qui attend impatiem-
ment la fin de ce cruel cauchemard. Vivement ! … bien vive-
ment la Paix. … Bien des choses et bien le bonjour pour
moi à ta mère et à toute la famille. Vivement que nous
soyons tous réunis à nouveau et que nous puissions vi-
vre une vie meilleure . … J’attends … j’attends … je ne cesse
d’attendre.
. Ton Simon tout à toi et qui t’envoi ses plus douces
caresses et bisettes comme pendant la permission déjà bien
loin. Je t’adore ma Nonot … de tout mon cœur … de tout
mon être. Je t’aime … rien que toi toute seule Mamie des
bois. Je t’embrasse bien fort – passionnément. Souviens-toi !
. Aurais-je de tes nouvelles meilleures qu’hier. il me
tarde de te lire. Je pense à toi et à notre Zizi continuellement
Ton petit mari tout à toi Simon Collay
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