Nous couchons sur des couëttes de plumes dans la cave. A côté nous avons un grand jardin où il y a de beaux légumes. Si nous pouvons nous procurer de la graisse ou du beurre nous pourrons faire de bons frichtis.
29 juin 1918 : il faut s’attendre à une nouvelle offensive bôche.
Espérons qu’ici tout se passera du mieux possible, que les bôches nous ficheront la Paix et que de notre côté on ne nous forcera pas aller les embêter.
Jeanne 28 juin 1918 : les sociétés se forment pour empêcher la Spéculation.
Donc on ne peut ni vendre la marchandise avec profit ni en prendre pour des personnes qui ne sont pas de la société.
Jeanne 27 juin 1918 : on fait tuer les uns, on va faire crever les autres.
Aujourd’hui on nous annonce que la ration de pain est diminuée de la moitié ; avec 150 gr de pain nous allons en avoir du courage pour travailler.
27 juin 1918 : Les maisons ici aussi sont toutes pillées.
La nuit passée nous avons déménagé ce qui fait que cette nuit je n’ai pas fermé l’œil aussi je suis vanné. J’espère que la nuit prochaine je dormirai mieux.
Jeanne 25 juin 1918 : Tu devrais te dépêcher de venir.
Tu me dis que tu as la pluie C’est rudement embêtant pour toi qui es dehors. Comme tu dois être au frais. Ça doit te raidir les membres. Quand donc que ça finira et que tu seras enfin tranquille. Et que tu pourras vivre
comme nous.
25 juin 1918 : Quand donc serons-nous libres ?
Je crois plutôt que ce sera la paix avec la misère et la famine. Ce sera là la victoire pour laquelle tant de vies humaines auront été sacrifiées. Que de tristes choses en perspectives.
23 juin 1918 : les journaux sont de plus en plus bourreurs de crâne.
Ce qui fait que j’aurai encore 50 jours à attendre … et d’ici-là les permissions seront bien à nouveau supprimées. C’est décourageant … il y en a marre.
21 juin 1918 : Nous mangeons toujours froid.
Des cuisiniers nous apportent le manger dans la nuit et il nous faut faire deux bons kilomètres car ils ne viennent pas jusqu’où nous sommes.
20 juin 1918 : Il doit arriver deux mille Américains dans notre ville de Montbrison.
Il ne manquait plus que ça. On m’a dit qu’ils étaient très entreprenants avec les femmes. Méfie-toi ! … Mais on m’a dit aussi qu’ils étaient moches … Tu me donneras ton avis !
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