. 27 juin 1918
( en haut à gauche : forces et je t’embrasse bien
tendrement des millions de fois
A demain Mamour
Ton Simon )
. Ma bien chère petite femme
Je viens de lire avec beaucoup de plaisir ta lettre
du 21 courant. Je suis bien content de savoir mes
deux gosses en parfaite santé. Tu me dis que ton
travail marche bien et qu’on vous a accordé une
augmentation, vous avez à présent le 50%. Tant
mieux ! je crois que ce ne sera pas de trop.
. Pour moi rien de bien intéressant à t’apprendre
La nuit passée nous avons déménagé ce qui fait
que cette nuit je n’ais pas fermé l’œil aussi je
suis vanné. J’espère que la nuit prochaine je dor-
mirai mieux. Nous sommes cantonnés la dans
les caves d’un village qui est lui aussi bombardé
de temps à autre. Aujourd’hui j’ais changé de
linge je suis un peu mieux à mon aise. Les
maisons ici aussi sont toutes pillées, tout est a
travers. Tu ne peux t’en faire une idée. C’est hon-
teux tout de même.
. Petite femme. Dans ta lettre tu as l’air en
colère contre mes deux belles-sœurs. Elles ont peut-
être eu tort de te lancer des regards curieux et in-
quisiteurs mais je ne comprends pas très bien ce que
tu veux dire par là, que l’une et l’autre ont plus
travaillé que toi, seulement celle du Louis c’est dé-
brouillé mais que ça s’est su tout de même. Quoi ?
je ne pense pas qu’elles aient quelque chose de grave
à se reprocher et je ne vois pas pourquoi tu m’écris
cela. Je ne veux pas te fâcher ma Nonot mais il
ne faut pas être méchante … elles ont étées indiscrètes
mais ce n’est pas pour cela qu’il faut leur écrire dire des
sottises. Quant à Philibert je crois comme toi qu’il ne
. au revoir mérite pas qu’on lui fasse trop confiance
J’ais eu tort de me laisser aller à lui raconter notre
affaire. Le mal est fait mais il n’est pas grave.
. Au revoir petite fenotte. Ne te fais pas de bile
pour si peu. Si ça se sait après tout ça n’est pas un
déshonneur. Embrasse bien fort notre gamine
pour moi et donne bien le bonjour à ta mère et à toute
la famille. Ton Simon qui adore et qui attend
impatiemment la joie de te revoir. Malheureusement
mon tour de perme n’est pas encore là. Il ne faut pas y
compter pour le mois prochain. Je t’aime de toutes mes
( de coté à gauche de bas en haut :
Je rentre à la cave les bôches bombardent le village)
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