Elle dort mal la nuit. Souvent elle est agitée. Et l’on ne peut rien faire à cela. Il lui faudrait un peu de tranquillité.
10 mai 1918 : les permissions ne vont pas vite.
On vient de nous remettre nos carnets de pécule qui sont terminés. Sur le mien il y a 123 francs. Je voudrais bien te l’envoyer pour me débarrasser car j’ai peur de le perdre, surtout si nous allons, comme c’est probable, dans la fournaise.
6 mai 1918 : Quant à Dieu … s’il y en a un … il est bien cruel.
La terre est riche pourtant elle pourrait nourrir largement une population bien plus dense qu’avant la guerre. Et pourtant la misère existe et les peuples se battent. Pourquoi ? … Oh ! ignorants … ignorants que nous sommes … On se tue entre nous on massacre la terre qui nous fait vivre et tous on évoque le droit pour excuse.
Jeanne 5 mai 1918 : comme nous n’avons pas de lumière je n’ai pu écrire.
J’ai eu ce soir la visite de Joanny avec sa dame. Il est en permission. Il regrette d’être loin qu’il ne puisse se rencontrer avec aucun de ses frères, l’autre fois non plus. Il est toujours en bonne santé. Et n’a pas l’air de se faire bien de bile.
1er mai 1918 : la guerre à outrance, la guerre horrible.
Les pauvres camarades qui sont dans la Somme et dans les Flandres. Je les plains et je ne vois pas arriver notre tour d’y aller avec plaisir.
30 avril 1918 : nous vivons une triste époque.
Nous travaillons toujours à la sape, nous charrions la brouette pour sortir la pierre car c’est tout de la pierre, aussi c’est loin d’aller vite, l’abri n’est pas près d’être fini.
27 avril 1918 : La bataille a repris fortement dans les Flandres et dans la Somme.
Aujourd’hui ils nous ont fait travailler avec les pionniers qui creusent une sape, on charrie des brouettes de pierres. On n’en fait pas de trop et ça nous distrait un peu.
Jeanne 21 avril 1918 : Tout est cher et rare.
Enfin je me demande ce que ça va faire à la fin. Triste perspective tout de même. Il est excellent le moral français. Il faut entendre crier tout le monde.
Jeanne 20 avril 1918 : La correspondance marche très mal.
Malgré les lourdes pertes des Bôches ils tiennent toujours. Il faut croire qu’ils ont quelque chose comme types à sacrifier je me demande où ils les prennent.
Jeanne 18 avril 1918 : ce soir il essaye de faire de la neige.
Zizou elle va très bien l’appétit est toujours excellent. Elle ne cesse de remuer et surtout de faire des sottises
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