Si ça finit pas je me demande ce qu’il faudra faire. Nous payons la viande 54 sous la livre. Il faut compter pour joindre les deux bouts. Quelle triste vie tout de même.
Jeanne 10 avril 1918 : C’est trop long quatre ans.
Cette vie m’ennuie bien. Il y en a assez Cette séparation est trop longue, on finit par en être las. Quand la fin ? c’est la réflexion que je fais cent fois du jour.
Jeanne le 26 mars 1918 : ce maudit cauchemar devient plus terrible que jamais.
En ville on parle de mettre la carte d’alimentation. Ça va être l’économie forcée. Heureusement que nous n’avons pas la carte de pain. On dit que c’est pour la semaine prochaine. Attendons quoi nous fermerons la ceinture
après.
Jeanne 25 mars 1918 : Pourtant on est obligé de tout supporter.
Le 38 ème est arrivé ici mais c’est seulement les embusqués que l’on a débusqués d’ailleurs. Ça fait un peu plus de monde pour nous emmener la famine On ne trouve rien plus. Que des harengs et de la merluche.
Jeanne 18 mars 1918 : on attend de l’artillerie.
Tu me dis que tu remontes en ligne. J’ai vu aujourd’hui que ça n’allait pas des mieux de ton coté, aussi je tire bien peine.
Jeanne 14 mars 1918 : Ils ont un culot ces gens là !
Et pour finir on nous met définitivement la carte de pain. Ce soir on nous a apporté une feuille pour inscrire les renseignements. Trois cents grammes de pain ils se fichent de notre fiole.
Jeanne le 11 mars 1918 : Je t’écris tous les jours sans exception.
Ici le temps est très beau, il fait même chaud dans la journée. Et dire que vers toi il fait mauvais. Si je pouvais t’envoyer un peu de notre beau temps au moins tu serais moins dans le mouillé. Quand donc que j’aurai le bonheur de te soigner.
Jeanne 10 mars 1918 : J’ai le cafard la vie me pèse.
Quant au mami je suis bien obligée de le laisser rien n’y fait, c’est enragé tout de même.
Jeanne 9 mars 1918 : Les évènements ne sont pas bons.
Des gens de St Etienne et d ‘ailleurs venaient chercher du pain à Montbrison. On les a arrêtés à la Gare, on leur a pris leur pain.
Jeanne 28 février 1918 : Zizou attend toujours la semaine prochaine pour te revoir.
Elle se porte bien mais les pilules sont finies sans que l’effet se soit produit, c’est bien embêtant J’irai voir le pharmacien cette fois.
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