. Moingt le 14 mars 1918
. Jeudi
. Mon Simon Chéri
. Je n’ai rien reçu de toi aujourd’hui C’est
sans doute encore un retard de la poste C’est
embêtant que la respondance marche si mal quand
donc serons enfin réunis Où nous n’aurons plus
besoin de nous écrire Le temp me dure bien Mais
hélas ! ça ne semble pas être là encore. Combien
nous faudra t-il attendre j’ai peur que ce sois
longtemp encore que cette vie et donc découragente
Et pour finir on nous met définitivement la
carte de pain. Ce soir on nous a aporter une feuille
pour inscrire les renseignements. Trois cents grammes
de pain ils se fichent de notre fiole. Quelle couche
que nous tenons Ceux qui ne font rien rationne ceux
qui travail. Ils ont un culot ces gens là Je crois
qu’a la fin on nous donneras des coups de triques
pour remplacer la nourriture. C’est comme ça nous
vivons dans le siècle de la bêtise, obliger d’y rester
Notre Zizou se porte très bien Elle trotte a merveille
elle use tant de galoche qu’elle peut Je crois qu’elle
va me ruiner en chaussure. J’ai commander un
patron pour lui faire ça robe une robe droite avec
un boléro Espagnol Je lui ferais ça la semaine
prochaine pour qu’elle l’est le Jeudi saint. C’est la
sortie des enfants mais il faudrait qu’il fasse beau
Des souliers neuf une robe neuve Zizou ne sauras plus
où passer. J’ai oublier de te dire que ton oncle a donner un
saucisson pour toi Veux tu un colis que veux tu avec. Dis le moi
au revoir mon Simon ta petite femme qui ne t’oublie pas un
instant te bise bien fort sur ta bouche et t’envoie ces
plus douces caresses en attendans des jours meilleurs
Ta Nonot rien qu’ a toi pour toujours Janne
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