. Moingt le 18 mars 1918
. Lundi
( en haut à l’envers : Mes plus / tendres/
baisers / Jann)
. Mon Simon Chéri
J’ai reçu aujourd’hui tes lettres du 13 et
14 courant avec un bien grand plaisir. Je
t’écris tous les jours Je vois que tu ne dois pas
toutes les recevoir Beaucoup sont comme toi la
correspondance ne va pas. Tu me dis que tu remonte
en ligne J’ai vu aujourd’hui que ça n’allait pas
des mieux de ton coté aussi je tire bien peine
Ca ne finira donc pas ce commerce. Ici on se
demande ce que l’on veut faire car on attend
de l’artillerie. Les uns disent contre les avions
personnes n’en savent rien Mais tout est prêt
pour les recevoir. Quelle triste vie tout de même
La carte de pain par-dessus le marché ! Nous
avons demander une augmentation pour notre
travail Le patron a répondu par téléphone qu’il
nous augmenterais qu’il viendra Nous on l’entendra
pour ce que l’on voit. Il ne pouvait pas mieux dire
Seulement seras-t-il raisonnable Je ne le connais pas
La santé est toujours très bonne pour nous J’ai
acheter les souliers du Zizou mais je serais obliger
de les changer car ils sont trop grands. Pas de
chance. Zizou n’est pas contente car ils sont
noirs Elle les veut jaune Ma foi on ne trouve
pas ce que l’on veut. Aujourd’hui nous avons
eu un soleil magnifique nous qui attendons la
pluie Je souhaite que vers toi il fasse beau pour
rester en ligne ce n’est guère drôle. Au revoir
mon Simon ta Jannot qui ne cesse de penser a toi
te bise bien fort et t’envoie ses plus douces caresses
Laissez votre message