Elle a écouté les femmes qui bavardaient. Alors elle est vite venue dire à ma mère qu’il y avait du sucre chez Panel.
16 septembre 1918 : peut-être que la paix viendra plutôt que nous ne croyons.
Certes tout n’est pas rose mais il faut espérer que tout se passera du mieux possible pour nous et que notre vie commune, notre bonheur nous sera rendu, que nous pourrons vivre encore de beaux jours ensemble, bien près l’un de l’autre avec nos deux mamis.
12 septembre 1918 : nous sommes repartis pour les avant-postes.
Nous avons relevé des Italiens. Nous ne sommes pas trop mal logés seulement il faut nous méfier les nuits car les bôches viennent faire des patrouilles jusqu’où nous sommes.
6 septembre 1918 : me voilà encore arraché à notre vie commune.
Je suis bien chagrin, las et inquiet. Tu ne peux te figurer ce que je ressens et combien je souffre moralement. Mercredi j’étais obligé de me tenir à quatre pour ne pas éclater.
12 août 1918 : c’est plein de puces, j’ai cru qu’elles allaient me dévorer tout vivant.
Malheureusement cette maudite guerre n’est pas finie … on n’en voit pas encore la fin … espérons qu’elle sera plus tôt que ça ne parait.
3 août 1918 : Verdun ou l’Argonne ; plutôt Verdun je pense.
Ici nous sommes logés dans des baraquements Adrian, nous ne sommes pas trop mal. Seulement avec cette pluie il y a quelque chose comme boue dehors.
Jeanne 2 août 1918 soir : j’ai une jambe qui me fait mal mais je travaille quand même.
Je crois que nous sommes brouillés avec la pluie. C’est sans doute que nous en avons besoin, la pluie fait comme le reste elle se plait à la malfaisance.
Jeanne 2 août 1918 matin : je t’écris avant de partir travailler.
Nous sommes bien contents de cette pluie mais tout est grillé. La vigne semble jolie tout de même.
1er aout 1918 : Vont-ils saigner la France à blanc et ne laisser que des vieillards ou des estropiés ?
Que de choses atroces et horribles j’ai vu ; que de fois découragé, abattu ai-je attendu le pire sans avoir la force de penser et de réagir. Celui qui n’a pas vu, qui n’a pas enduré cela ne sait pas ce que la vie peut avoir de cruel et de répugnant parfois. Qu’est-ce qu’un homme, qu’une vie humaine dans l’horrible drame qui se joue ?
31 juillet 1918 : Elle attend toujours son papa ; mais son papa attend lui aussi.
C’est notre caporal brancardier qui se nomme Colly qui a été blessé peu gravement à une main, comme son nom se rapproche beaucoup du mien c’est ce qui a fait confondre les parents à Gaurand. Comme je te l’ais déjà écrit je n’ai pas une égratignure et la santé est bonne.
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