Ici nous sommes logés dans des baraquements Adrian, nous ne sommes pas trop mal. Seulement avec cette pluie il y a quelque chose comme boue dehors.
1er aout 1918 : Vont-ils saigner la France à blanc et ne laisser que des vieillards ou des estropiés ?
Que de choses atroces et horribles j’ai vu ; que de fois découragé, abattu ai-je attendu le pire sans avoir la force de penser et de réagir. Celui qui n’a pas vu, qui n’a pas enduré cela ne sait pas ce que la vie peut avoir de cruel et de répugnant parfois. Qu’est-ce qu’un homme, qu’une vie humaine dans l’horrible drame qui se joue ?
31 juillet 1918 : Elle attend toujours son papa ; mais son papa attend lui aussi.
C’est notre caporal brancardier qui se nomme Colly qui a été blessé peu gravement à une main, comme son nom se rapproche beaucoup du mien c’est ce qui a fait confondre les parents à Gaurand. Comme je te l’ais déjà écrit je n’ai pas une égratignure et la santé est bonne.
30 juillet 1918 : je pense partir en perme vers le 10 du mois prochain.
Je ne t’ai pas écrit hier. Je n’en ai pas eu le temps car il faut qu’on se nettoie et se prépare à passer une revue, pour la remise de la fourragère sans doute.
23 juillet 1918 : nous sommes logés dans une espèce de grande cave creusée dans une butte.
Seulement nous sommes arrivés les derniers et comme c’était déjà plein toute la nuit je suis resté assis, je n’ai pas pu me coucher.
22 juillet 1918 : Ils nous ont balancé quelque chose, même des gaz.
Nous attendons la relève avec beaucoup d’impatience, mais elle ne vient pas vite. Il fait toujours beau temps mais il nous faut rester constamment dans notre cave ; nous sommes dévorés par les mouches.
19 juillet 1918 : Je suis complètement vanné et les camarades comme moi.
J’ai la tête comme une marmite, elle me fait mal. Ah ! vivement qu’on sorte de par ici il y en a marre … bien marre.
7 juillet 1918 : Nous pouvons partir ce soir, comme demain ou après-demain.
Nous ne savons pas à quoi nous en tenir mais nous voudrions bien qu’il nous laissent reposer un peu car tous nous sommes bien fatigués.
6 juillet 1918 : Ici nous sommes en Champagne à l’arrière du front.
Il y a départ probable. Nous attendons. Si nous partions ce serait sans doute pour arrêter les bôches une autre fois. Ce qu’il y en a marre.
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30 juin 1918 : les avions boches vadrouillent.
Nous couchons sur des couëttes de plumes dans la cave. A côté nous avons un grand jardin où il y a de beaux légumes. Si nous pouvons nous procurer de la graisse ou du beurre nous pourrons faire de bons frichtis.
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