Recto
. 19 juillet 1918
. Ma Jeannot chérie
Je viens de lire ta lettre du 14 courant
dans laquelle tu me dis que tu es fati-
guée, l’estomac te fait mal et tu ne
peux rien manger. C’est bien embêtant
et pour aller travailler ça doit être
bien terrible. Tu me dis que ça doit
venir de la mauvaise nourriture
sans doute, surtout dans la situation
actuelle [. … . . . . . . .
. . . . . ] Quelle vie tout de
même, de toute façon que des
désagréments, de la misère. Je me
demande si ça ne finira pas bien-
tôt. Notre Zizou se porte toujours bien
elle va bientôt aller à l’école mais
elle ne pourra pas y aller longtemps
car ce sera bientôt les vacances.
. Pour moi la santé n’est pas
trop mauvaise mais je suis com-
plètement vanné et les camarades
comme moi. Quelle existence. Je
t’écris du même endroit qu’hier
tout est assez bien [… ]
Verso
ça bombarde fort et il fait bon
se méfier. J’ais la tête comme une
marmite, elle me fait mal. Ah !
vivement qu’on sorte de par ici
il y en a mare … bien mare.
. Vivement … vivement la paix
et la fin de tout ce massacre
. Au revoir petite fenotte
Je ne t’écris pas plus longuement
pour aujourd’hui car je ne suis
guère à mon aise pour écrire je
n’y vois pas trop clair et nous
sommes bien serrés.
. Au revoir à demain
J’espère pouvoir te relire et t’ap-
prendre mieux portante.
. Embrasse bien fort notre Zizou
pour son papa et donne bien
le bonjour pour moi à ta mère
et à toute la famille.
. Ton petit mari qui t’a-
dore t’envoi ses plus douces ca-
resses et bisettes. Je t’embrasse
comme je t’aime bien fort com-
me pendant la perme déjà si
loin. Quand pourrais-je vous
revoir. Je suis très impatient.
. Ton Simon qui pense à toi
. Collay
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Cette lettre est dans un état de conservation bien différent des autres. L’écriture est à peine lisible, nous n’avons d’ailleurs pas pu tout déchiffrer.
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