Ce matin nous avons assisté à la cérémonie de la présentation du drapeau avec la croix de guerre. Cet après-midi il y a des jeux : courses, sauts, macht foot-ball.
Jeanne 21 mai 1918 : Cette guerre n’est pas finie encore.
Depuis que je te l’avais annoncé les soldats ici n’ont pas été déconsignés. Et depuis dimanche ils sont tous partis par compagnie à des trains différents.
Jeanne 20 mai 1918 : Guère de pain, il est mauvais comme le diable.
Zizou fait toujours son diable hier et aujourd’hui je lui ai mis sa robe brodée qui lui vient trop petite; Zizou a bien cherché à ne pas se salir mais elle n’a pu y arriver, la robe est machurée derrière. Mais aujourd’hui Zizou n’a pas été polissonne.
Jeanne 19 mai 1918 : dans deux mois il n’y aura plus de farine.
Ici tout le monde parle et l’on raconte qu’il y en a encore pour deux ans. On commence à ne plus avoir de pain.
18 mai 1918 : la séparation est bien trop longue.
Si seulement je prenais le train pour aller te biser bien fort et goûter quelques jours heureux près de toi et notre Zizou. Malheureusement il n’y faut pas encore songer.
Jeanne 16 mai 1918 : la messe d’un malheureux qui a été tué au front.
J’ai rencontrer une auto qui menait un Général quelconque Il y avait tant de poussière que j’ai cru étouffer. C’est très mauvais la poussière d’un général.
15 et 16 mai 1918 : La Paix tant désirée se fait bien attendre.
Je me porte toujours bien et nous sommes encore dans le même village où nous attendons les évènements, nous ne savons pas quand nous partirons d’ici. Je ne pense pas que nous y restions longtemps, nous ne tarderons certainement pas d’embarquer pour une autre destination. Nous ignorons laquelle mais nous nous en doutons un peu.
14 mai 1918 : la Paix viendra bien avant que nous soyons tous tués.
J’ai oublié de te dire qu’hier nous avons trouvé des œufs et que nous nous sommes payé une bonne omelette ; ça change un peu de notre tambouille ordinaire. Ce soir nous allons manger une salade. Seulement œufs et salades ne sont pas bon marché, il ne fait pas bon acheter.
Jeanne 13 mai 1918 : Et dire que l’on ne voit toujours rien venir.
Ici les bruits les plus étranges courent. A ce qui parait qu’à St Etienne ça menacerait de je ne sais quoi. Mais tous les soldats ici sont consignés.
Jeanne 12 mai 1918 : on a annoncé beaucoup de morts ici de cette offensive.
Chez le grand-père on est bien, on a été se promener au jardin, on a ramassé un bouquet de lilas et nous l’avons oublié.
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