Je voudrais bien que tu viennes aussi. Mais on dit que les permissions vont être supprimées à nouveau donc ce n’est pas pour cette année. Je n’y compte plus. Il y a de quoi devenir fou.
Jeanne 28 juin 1918 : les sociétés se forment pour empêcher la Spéculation.
Donc on ne peut ni vendre la marchandise avec profit ni en prendre pour des personnes qui ne sont pas de la société.
Jeanne 27 juin 1918 : on fait tuer les uns, on va faire crever les autres.
Aujourd’hui on nous annonce que la ration de pain est diminuée de la moitié ; avec 150 gr de pain nous allons en avoir du courage pour travailler.
Jeanne 25 juin 1918 : Tu devrais te dépêcher de venir.
Tu me dis que tu as la pluie C’est rudement embêtant pour toi qui es dehors. Comme tu dois être au frais. Ça doit te raidir les membres. Quand donc que ça finira et que tu seras enfin tranquille. Et que tu pourras vivre
comme nous.
Jeanne 29 mai 1918 : Tous au front, ils amèneront peut-être la fin.
Les nouvelles d’aujourd’hui ne sont pas belles décidément qu’est ce que ça fera, je me le demande. Encore si ça faisait finir. Qu’au bout il y ait une fin.
Jeanne 27 mai 1918 : c’est sans doute la censure.
Je suis allée chercher des provisions à la coopérative, ma mère ne pouvait en revenir. J’ai pris un savon 30 sous le même qu’ici 48. Des allumettes que l’on en trouve à nulle part, à mesure je prendrai ce que l’on aura besoin et ma foi sur le tout le bénéfice sera bien grand. Quelle bonne idée de monter ça.
Jeanne 26 mai 1918 : J’ai crevé de faim cette semaine.
Chez nous aussi le temps s’est assombri mais ça ne pleut pas, pourtant ça en aurait besoin. Ma mère a sulfaté ce matin, cette drogue l’a fatiguée. J’avais bien peur qu’elle soit malade.
Jeanne 25 mai 1918 : On est moins triste quand il fait soleil.
Le temps ici est toujours au sec, la vigne est bien vilaine ; pour le moment ma mère va sulfater demain.
Jeanne 24 mai 1918 : Le pain est horriblement mauvais.
Heureusement que l’on n’est pas rationné pour cette saloperie mais on ne risque pas de trop en manger.
Jeanne 21 mai 1918 : Cette guerre n’est pas finie encore.
Depuis que je te l’avais annoncé les soldats ici n’ont pas été déconsignés. Et depuis dimanche ils sont tous partis par compagnie à des trains différents.
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