. 8 décembre 1918
. Ma Jeannot bien-aimée
. Décidément je commence à la trouver mau-
vaise. Je n’ais encore rien reçu de toi aujourd’hui.
Ça fait trois jours sans te lire et je tire peine, j’ais
peur que tu ne sois malade, le temps me dure bien de
pouvoir te lire et d’avoir de vos bonnes nouvelles. La
correspondance marche tellement mal que ce n’est
peut-être qu’un retard de la poste ; je ne suis tout
de même pas rassurer et le temps me dure de te lire.
. Aujourd’hui j’ais eu une agréable supri-
se Joanny est venu me voir, nous étions heureux
de nous revoir. Il est à 18 km d’ici depuis aujour-
d’hui. Il doit revenir demain ou après demain,
en bécane. Il se porte toujours bien et il n’a pas
l’air plus bileux qu’autrefois. Nous avons causer
un grand moment ensemble en buvant un canon
et il est reparti. Il me charge de bien t’envoyer le
bonjour, de gros bécots à nos deux gosses. C’est
dommage qu’il soit à 18 km. d’ici, c’est un peu
trop loin. Je le reverrai demain ou après-demain
suivant qu’il lui sera possible. Il ne faudrait
pas que d’ici là nous déménagions, ça serait rien
embêtant. J’ais aussi reçu une lettre du Georges
il me dit qu’il est à 2 km de Paris que sa di-
vision est par là-bas pour recevoir les souverains
étrangers. Il me dit qu’il serait se ressent des
gaz. C’est long à guérir cette saleté ; il ne faudrait
pas qu’il soit sérieusement atteint.
. Au revoir ma Jeannot des bois. Embrasse
bien fort notre fiston et notre Zizou pour moi
et donne bien le bonjour à ta mère et à toute
la famille.
. Ton petit mari qui t’aime de tout son
cœur et qui attend impatiemment de tes
nouvelles. Ne reste pas sans m’écrire je tire
trop peine.
. Je t’embrasse des millions de fois bien
fort et t’envoi mes caresses les plus tendres.
. Souviens-toi, Attends-moi ! Je n’aime
que toi, rien que toi. Ton Simon qui t’adore
. Collay
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