. 22 Novembre 1918 Ma Jeannot bien-aimée
. C’est avec plaisir que je viens de lire ta lettre du 17 courant ainsi que celle du
Je suis content de vous savoir tous en bonne santé : seulement tu ne te remets pas vite , tu sens une douleur entre les deux épaules et l’estomac te fait toujours mal, en plus de cela le mami ne vous laisse
guère tranquilles, il est bien pénible, aussi tu n’es pas forte ; pourtant tu as bon appétit me dis-tu … soigne
toi ma Nonot et si tu sens que ça ne va pas bien vois le médecin. Tu ferais pas mal de prendre du fortifiant
comme je te l’ais déjà dis. Méfie-toi bien de ne pas tomber malade, ça ne serait pas drôles ; prends des précau-
tions. Le mami se porte très bien, tu me dis qu’il a presque doublé, seulement lui aussi ne sera pas de
grosse race ; zizou ne veut pas le donner, elle s’y est attachée à présent. Elle va bien elle aussi et elle est tou-
jours bien diable et continue ses séries de sottises. Elle attend avec impatience que je revienne pour que je
la fasse danser, pour la mener au Chalet voir la grosse musique, si elle commence déjà à vouloir aller dan-
ser qu’est-ce que ça va-t-être quand elle aura 16 ans.
. D’après ce que tu me dis vous avez eu de la neige ; ça commence bonheur cette année. Tu me
dis que qu’on va vous donner du charbon ce ne sera pas trop tôt, peut-être qu’à présent que les usines
de guerre ont ralentit le travail il y en aura davantage.
. Pour moi la santé est toujours bonne. Je t’écris du même endroit qu’hier, les nuits sont
froides mais dans la journée il ne fait pas trop mauvais. Hier et aujourd’hui nous avons eu le soleil
C‘est plus gai que quand il fait sombre.
. Hier soir mon bataillon est arrivé içi ; j’ais revu Gorand et Faure tous les deux sont
en bonne santé et t’envoi bien le bonjour. J’ais aussi revu tous mes camarades de ma compagnie
j’étais content de les revoir, toute la soirée je suis resté avec eux.
. Nous partons en renfort au régiment demain. J’ais que peur qu’il me change ne bataillon
je n’y tient pas du tout ; il me tarde de savoir à quoi m’en tenir. Je crains aussi qu’il me fiche à la
musique, il paraît que bon gré mauvais gré ils ramassent tous les musiciens qu’ils savent. Ça
ne me dit rien du tout la musique ne m’intéresse plus et puis à présent ce n’est plus le filon, il y a
trop de travail. Enfin … attendons nous verrons bien. Je souhaite de reprendre ma place à la com-
pagnie avec les quelques anciens copains qui restent.
. Au revoir Mamour. J’espère que ma carte te trouvera complètement remise, que le mal
d’estomac et la douleur entre les épaules auront disparus. Surtout soigne-toi bien. Tâche de te procurer
un peu de bon quina. Embrasse bien fort notre fils et notre fille pour leur papa qui serait bien content
de vous revoir. Bien le bonjour à ta mère j’espère qu’elle se porte toujours bien ainsi que chez moi à qui
tu donneras de mes nouvelles si tu en as l’occasion.
. A demain ma Nonot des bois. Ton petit mari qui t’adore de toutes ses forces, de tout son cœur
plein de toi, t’envoi ses plus douces caresses et ses plus tendres bisettes. Je t’aime bien … bien et je t’em-
brasse bien fort des millions de fois. Souviens-toi ! attend-moi !
. Ton Simon qui pas un instant ne t’oublie attend impatiemment l’heureux jour
qui nous réunira pour toujours et nous rendra notre vie commune et tout notre bonheur d’autrefois.
. Je n’aime que toi … rien que toi tu es ce que j’ais de plus cher avec nos deux bambins
. Ton petit homme
. Simon Collay
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Voici une lettre très large, ce qui donne cet aspect déstructuré à la recopie.
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