12 novembre 1918 : ça y est ! l’armistice est signé le canon va se taire.

Recto

.            12 Novembre 1918
.        Ma bien chère petite femme
Enfin … ça y est ! l’armistice est signé
le canon va se taire. Ce n’est pas trop
tôt … quel soupir de soulagement. Il faut
espérer que c’est bien fini, que ça ne re-
prendra pas et que la Paix va suivre au
plus tôt. Quelle joie petite fenotte, le
jour où je vous rejoindrai pour toujours
Quel bonheur sera le notre, comme nous
seront heureux avec nos deux enfants que
tu embrasseras bien fort pour moi qui
ne cesse de penser à vous et attend impa-
tiemment de pouvoir vous rejoindre. Espé-
rons que tout se passera bien et que nos beaux
jours d’autrefois nous seront rendus au plus
tôt. J’attends ! …. Je t’aime et suis très
impatient.
.        Ma Nonot ! Je t’écris du même
endroit qu’hier, ou plutôt des mêmes pa-
rages car ce matin j’ais été nommé pour
la garde d’un avion qui a été obligé d’a-
terrire environ à 4 km. d’où nous étions
Nous avons une bonne trotte à nous ap-
uyer pour aller à la soupe, 8 km. environ

 

 

Verso
Ça ne fait rien … la route est sûre : ni obus
ni balles de mitrailleuses. Secteur tout
à fait calme. Nous allons passer la nuit
ici dans une entrée de sape que nous
avons dégoté, ce n’est pas une installa-
tion merveilleuse mais nous n’avons pas
toujours été aussi bien. Il paraitrait que
nous déménagerions demain, nous irions
rejoindre le régiment du côté de Sedan
Il y a une bonne trotte … irons-nous a
pied ou en autos ? On ne sait. S’il faut
y aller à pied nous en aurons pour plu-
sieurs étapes … Enfin bast ! … Soyons patients
nous tenons le bon bout. Réjouis-toi et
attends-moi ma Jeannot chéries … nous n’ou
blie pas que je t’adore de toutes les formes de
mon âme que mon cœur t’appartient en-
tièrement. Je n’ais encore reçu aucune lettre
le temps me dure de te lire, d’avoir de vos
nouvelles qui seront bonnes je l’espère.
.    Mille bien douces caresses et bisettes a
partager avec nos deux enfants.
.        Ton Simon qui t’aime passionné-
ment et t’embrasse bien fort, comme au-
trefois, tu te rappelle ? …

.   Je pense à vous constamment. Bien
des choses à ta mère, à chez moi si tu les vois
.        Ton
.              Simon
.                        Collay