. 11 novembre 1918
. Ma Jeannot chérie
. Je t’écris comme hier du dépôt divisionnaire
Je suis en bonne santé et j’espère que la présente
te trouvera de même ainsi que nos deux enfants
que tu embrasseras bien fort pour leur papa
qui vous aime bien tous les trois et vous envoi
ses plus tendres caresses en attendant impa-
tiemment de pouvoir vous rejoindre.
. Rien de changé pour moi depuis hier. J’attends
les nouvelles avec énormément d’impatience
Le bruit court que l’armistice serait signé depuis
ce matin. Ce n’est pas officiel. Est-ce vrai ?
Il me tarde de savoir à quoi m’en tenir. Ah !
bien vivement la fin de cette guerre maudite
la paix Ce que nous serions heureux petite
fenotte de reprendre notre vie commune avec
nos deux enfants. Notre fils se porte-t-il toujours
bien ? Et notre fille … Et toi ma Nonot. Il
me tarde d’avoir une lettre de toi … d’apprendre
de vos nouvelles. La grippe fait-elle toujours
des victimes. Méfie-toi ma femme … prends
des précautions … : continue les gargarismes et
la désinfection de la chambre avec l’acide [ …]
nique, la bouteille est sur la cheminée de la
cuisine. Soit très … très prudente car comme
tu nourris tu n’aurais guère de résistance a
une telle maladie qui sévi toujours pa[…]
. Au revoir Mamour. Je ne t’écris pas plus
longuement pour aujourd’hui. Hier je voulais
me faire couper les cheveux je n’ais pas pu
non plus ce matin ce sera pour demain
Hier soir je suis allé au cinéma ce n’était
pas mal et ça nous a distrait un moment
Vivement que je puisse te lire. Vivement
que la guerre soit finie.
. Ton petit mari qui t’adore et t’em-
brasse bien fort des millions de fois. Mille
bises à nos deux enfants. Bien le bonjour
à ta mère, à chez moi à toute la famille
. Ton Simon tout à toi pour toujours
Je t’aime bien … bien … bien et te bise
de même.
—————————
Cette photocopie nous a été donnée tout récemment, malheureusement le bord droit est tronqué.Néanmoins elle est très précieuse de par sa date.
Laissez votre message