Recto
. 18 octobre 1918
. Ma Jeannot chérie
J’étais inquiet je devais sentir que ça n’allait
pas dans la famille, ta lettre du 14 que je
viens de lire et celle du Heorges du 16 et qui
m’apprend que mon père, ma mère et Claudia
sont atteints de la grippe, finissent de m’im-
quiéter complètement. Je suis loin d’être
tranquil.
. Tu me dis que tu es malade, que tu as
eu de fausses douleurs qui t’ont bien fait
souffrir. Comme tu me l’explique ce ne serait
pas la grippe, ça me tranquilise un peu a
ton sujet. Tout de même il me tarde d’être
à demain pour savoir à quoi m’en tenir.
Du moment que le médecin a permi que Zizou
continue d’aller à l’école c’est que tu ne dois
pas être grippée. Méfie-toi bien petite fenotte,
sois prudente et écoute le médecin.
. Je suis très ennuyé au sujet de mes parents
et de Claudia, tous les trois grippés à la fois,
qui va les soigner ? Ce n’est pas Georges qui
en est capable. Il me tarde d’avoir de plus
amples nouvelles car Georges comme toujours
est plutôt bref. Ça n’est pas drôle du tout
et je suis bien ennuyé. Je n’en sais pas ce
que je tourne.
. Moi je me porte toujours bien
mais je ne pars pas ce soir. Seras-ce pour
demain ou pour lundi ? Nous ne savons
J’attends impatiemment. Je voudrais bien
être près de vous. Les permissions ne sont
Verso
pas supprimées comme on le disait hier. Il
n’y aurait que tout simplement un petit retard
pour notre départ. Ah ! vivement que je puisse
vous rejoindre. Je suis bien ennuyé.
. Au revoir ma Jeannot. Je ne t’écris
pas plus longuement pour aujourd’hui car
je ne sais pas trop ce que j’écris. Embrasse
bien fort notre gamine pour moi et donne
bien le bonjour à ta mère qui ne doit pas
être bien tranquille elle aussi. Bien des
choses à chez moi si tu les vois.
. J’attends demain avec impatience.
J’espère avoir de meilleures nouvelles de
tous.
. A demain Mamour. Le moment
critique pour toi approche. Il me tarde
que l’évènement se produise, je serai
plus tranquil.
. Ton petit mari qui t’adore, qui
pense à toi constamment et qui t’envoi
ses plus douces caresses en attendant impa-
tiemment de te revoir et de pouvoir te
biser bien fort comme il t’aime.
. Ton Simon tout à toi pour
toujours …
. Vivement que j’ais de vos meilleures
nouvelles à tous.
. Simon Collay
Pinto says
Bonjour
Tout d’abord bravo et merci pour votre travail.
Devant faire une lecture de lettres de poilus, je me suis lancé dans la recherche de correspondances, où il y avaient des lettres de femmes de poilus, et j’ai tout naturellement atterri sur votre site. C’est tout à fait ce que je recherchai, des banalités, l’attente et des réflexions au quotidien.
J’aurais aimé savoir si vous savez ce qu’il est advenu de Simon et Jeanne?
Dans l’attente de votre réponse, merci encore.