. 18 Mars 1918
( en haut à gauche : signature )
. Ma bien chère petite fenotte
. J’ais reçu aujourd’hui tes deux cartes-lettres du 13 et 14 cou-
rant que j’ais lus avec beaucoup de plaisir de savoir mes deux
gosses chéries en bonne santé. Seulement ce qui n’est pas
intéressant c’est qu’on vous mette à la carte pour le pain
300 grammes par jour ça ne fait pas une grosse ration et
je me demande si cette vie pourra durer encore longtemps.
. Tu m’épate en me disant que le commandant de la
place ai dit à ses poilus du dépôt sans doute, qu’il
fallait s’attendre a être vaincu. Qu’il l’ai pense cela
n’a rien d’extraordinaire mais qu’il l’ai dit cela
m’étonne.
. Ma Nonot. Je ne t’écrirai que quelques
mots pour aujourd’hui car il se fait ici un bruit
infernal. Je me porte toujours bien. Nous nous
sommes mis en route hier soir il était dix heures
passés ; nous nous sommes appuyé une sacrée trotte
et nous sommes arrivés vers les trois heures du matin.
. Aujourd’hui je suis tout abruti. Je ne sais pas
ce que je tourne. Nous ne savons pas quand
nous repartirons d’ici mais nous n’y sommes
pas pour longtemps Il fait un temps superbe
. Je suis énervé de belle façon et je n’écris que dif-
ficilement.
. Ce matin le général de division est venu nous
faire un petit discours au sujet du coup de main
Il nous a fait ses compliments !!! – Et lui nous a
dit que nous les aurions mais qu’il y en avait
encore pour quelque temps. Jolie perspective. Enfin !
. Au revoir Mamour. Embrasse bien fort
notre gamine pour pour son papa qui voudrait
bien être près de vous. Bien le bonjour à ta
mère et a toute la famille.
. Je t’aime bien … bien … bien petite femme
et pas un seul instant je ne cesse de penser
à toi et a notre Zizi. Je te bise bien fort des
millions de fois sur ta bouche, tes yeux, ton
cou, partout. Je t’adore de toutes mes forces,
tu es toute ma vie. A demain !
. Souviens-toi ! N’oubli pas ton Simon
qui t’aime, rien que toi ma fenotte, ma
Nonot : je te bise encore bien fort.
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