Recto
Moingt le 21 janvier 1918
. Mon Simon Chéri
. Je n’ai rien reçu de toi
aujourd’hui un retard sans
doute Où n’auras-tu pas eu
le temp de m’écrire. Je
veux bien espérer que tu n’est
pas malade. Car avec le temp
qu’il fait Il faut être solide
pour résister. Ici rien de
nouveau depuis hier Il fait
toujours un vent épouvantable
qui a sécher la boue Aussi
ce soir par la route ça
Centre gauche
faisait une poussière On ce
serait crû dans les nuages
on ne se voyait pas les unes
aux autres. J’ai cru que j’avais
les yeux crever. Ils me font
encore mal. Quel vilain
temp il vaudrait mieux
qu’il pleuve au moins
ça arêterais le vent Zizou
n’est pas contente. Elle ne
voit pas d’où sortent tous
ces courant d’air. Ce soir
elle est aller sarmenter avec
la grand’mère aussi ce
soir elle a les yeux meurtris
ça fait deux jours qu’elle
ce fait souffler. Elle ramasser
un fagot de bois qu’elle a
aporter sous son bras pour
te faire une soupe quand
Centre droit
tu viendras Tu vois elle pense
toujours a toi Puis elle
t’attend pour te faire ranger
le careau de la chambre qui
est casser. Ça nous empêche
de dormir Car on a beau boucher
avec ce que l’on peut Ça
enlève tout. Zizou a du
travail a te faire faire
Alors vient vite
Et toi mon Chéri que fais-tu
je me le demande Viendras
tu bientôt Je t’attend avec
impatience moi aussi. Quand
donc finira cette maudite
guerre Quand serons-nous
a nouveau réunis je me
le demande Les mois passent
et rien ne vient C’est bien
triste tout de même
Verso
Au revoir mon Simon a demain
le plaisir de te lire Ta petite
fenotte qui ne t’oublie pas
un instant te bise bien fort
sur ta bouche tes yeux partout
J’attend avec impatience le
jour qui nous réunira
Je t’aime ta Jannot qui
ne t’oublie pas et qui
t’envoie ces plus tendres
caresses
. Toute a toi pour toujours
. Janne
J’ai les yeux cassés
Bonne nuit je vais me coucher
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