Recto
Moingt le 19 janvier 1918
. Samedi
. Mon Simon chéri
Ce matin en allant travailler
le facteur m’a remit ta
lettre du 14 courant que j’ai
lu avec un grand plaisir
de te savoir en bonne santé
Il me tardait de te lire
Je vois que vers toi c’est
pareil qu’ici de la boue a tenant
mais maintenant nous avons
un grand vent qui démoli
tout. Aussi ça a tout sécher
on peut marcher les pieds secs
Centre gauche
Aujourd’hui je suis passer en
ville pour acheter du papier a
lettre. Par hasard j’ai rencontrer
Joanny qui causait. Je suis été
surprise car je ne savais pas
qu’il devait venir. Figures-toi
qu’il est arriver le lendemain
que Louis est parti C’est bien
une guigne tout de même.
J’ai bien peur qu’il repartira
avant que tu viennes. Il m’a
dit qu’il repartait vendredi. Il
est en très bonne santé Mais
il se plaint de la nourriture et
surtout du manque de pain.
Il en profitera pour en manger ici
Il m’a qu’il devait partir
dans les infirmiers de l’artillerie
quelque chose comme ça Il me
semble qu’il y a autre chose
Centre droit
avec Je ne me rappelle plus
Nous devons descendre demain
avec Zizou. La gosse est toujours
en bonne santé Et toujours
désagréable. Elle ne tiens pas une
minute de paix La boite des
pillules et finie Mais ça pisse
toujours C’est bien désagréable
tout de même de toujours dépenser
de l’argent et que rien ne fasse
Je ne sais plus que faire
ma foi J’attend que tu
viennes pour tenter autre
chose. Nous allons très bien
depuis hier. Seulement le
vent fatigue et il fait
toujours chaud On est
habiller pour le froid ça esquinte
Le travail marche toujours
rien de nouveau a ce sujet
Verso
Ce soir on m’a annoncer le retour
de Philibert Faure. Ca femme est
bien malade une bronchopneumonie
chacun dit la sienne a ce sujet
est personne ne savent bien ce qu’elle
a Tout de même il doit bien être
ennuyer.
Et toi mon Simon quand comptes-
tu vennir le temp me dure de
pouvoir te biser bien fort il
me semble qu’il y a au moins
un an que tu es partis
en attendant ta Jannot qui
t’aime t’envois Mille bien gros
baisers sur ta bouche
mes plus tendres caresses
Mille gros bécots
Ta petite femme qui ne cesse
de penser a toi t’envois ces
plus douces pensées
Ta Nonot toute a toi pour toujours
. Janne
. ci-joint
. une lettre
. du Zizou
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