Jeanne le 17 janvier 1918 : Décidément on ne sait plus comment l’on vit.

Recto

( Note : Jeanne avait
commencé une lettre,
non achevée, pour un
autre destinataire.
Elle récupère le reste
de la feuille et c’est Zizou,
 avec la main de sa mère,
qui commence la lettre)

Moingt le 17 janvier 1918

.  Mon petit Papa chéri
C’est ton petit Zizou
qui t’écris une petite
lettre pour te dire que
je t’aime bien Et que
le temp me dure que
tu viennes Nous irons
bien nous promener

 

 

 

Centre gauche

que nous nous ferons bien
rire. Tu me chanteras
barbeler dans le lit. Viens
vite nous t’attendons
Je te bise bien fort
Et combien des fois
ta fille Zizou qui
pense bien a toi

Mon bien cher Simon
Je t’ai dis que j’ai reçu
ce matin ta lettre du 12
courant Mais j’ai dater
ma lettre du 16 j’ai cru
qu’aujourd’hui c’était Mercredi
Décidément on ne sais plus
comment l’on vit. Ce soir
je suis retourner aller travailler
le charbon est arriver Il y

 

 

 

Centre droit

avait moins de mal que
l’on criait. Un jour en passant
ça repose, Surtout qu’hier
ça a fait un vent épouvantable
J’étais erient ^éreinter Aujourd’hui
Il fait un temp ép pénible
ça fait doux on a de
la peine a marcher La
boue a un peu sécher
ce n’est pas malheureux
Je voudrais bien que vers
toi il en sois de même
Car tu dois être bien mal
dans cette humidité Quand
verrons-nous la fin de ce
commerce Le temp me dure
bien a moi aussi De
te voir revenir. Ce n’est
pas une existence de vivre
ainsi séparer. Vivement que

 

 

Verso

nous soyons réunis Espérons
que ce seras bientôt
En attendant j’attend la
perm avec impatience moi
aussi. Au revoir mon Simon a
demain le grand plaisir
toujours en bonne santé.
Ta petite femme toute a toi
te bise bien fort sur ta
bouche en attendant te biser
pour de bon Mes plus
gros baisers Mes plus tendres
caresses. Mes plus tendres
pensées je t’aime toi
tout seul
Ta Nonot pour toujours
.       Janne