Recto
Le 29 octobre 1914
Chère femme,oncles,parents et
frangeins
Je vous envoi deux mots pour vous tenir au
courant de ma situation. Rien de changé, c’est
toujours du même endroit que je vous écris
seulement il ne fait pas chaud du tout
et pour monter la faction surtout la nuit ça n’a
rien de charmant. Comme nourriture nous
n’avons rien de trop, nous n’avons même pas
le nécessaire, car nous avons un appétit féroce
qui est nécessaire pour résister à notre situa
tion. Enfin ! prenons patience, attendont
attendons d’heureux évènements. Chère fem
me j’attend toujours avec impatience de
retourner auprès de vous tous que j’ai
Je m’ennuie loin de toi et de notre
chère petite zizou qui je l’espère se porte
toujours bien, profite toujours et devient
Verso
de plus en plus diable. Comme le temps me dure
loin de vous et comme j’attend le retour des jours
heureux. Ma Jeanne soigne bien notre petite
gosse ainsi que l’oncle à qui je souhaite de tout
mon cœur que ses douleur l’ai quitté.
J’espère que tout marche bien dans la fa
mille, que rien de facheux ne soit produit
et qu’à mon retour nous serons tous heureux.
Bien le bonjour à tous les […] de la
famille ainsi […] bien des
choses à l’oncle de la Craze et à mes parents
qui ont du recevoir ma lettre. Nous avons
avec nous environ 500 blessés de notre régi
ment qui reviennent des hôpitaux et
qui sont guéris, peut-être plus ou moins
Quand vous m’enverrez quelque chose, vous
me mettrez mon gros polo, des épingles de
nourrice et à manger. Au plus tôt de se
revoir tous en bonne santé. Celui qui vous aime
bien tous. Mes plus douces caresses à ma
Jeanne et à mon petit zizou que vous embrasserez
tous pour moi
[ un billet est joint à ce courrier ]
Billet joint, recto
J’ai pris l’habitude de fumer
moi qui ne fumais plus à présent
je fume beaucoup. Quand vous
aurez l’occasion de m’envoyer
quelque chose vous pourrez
y joindre du tabac et un
Billet joint verso
briquet amadou. Merci
d’avance. Au plus tôt
de vous lire et d’avoir
de vos nouvelles.
Laissez votre message