. 29 décembre 1915
( en haut à gauche :
La
Paix
Vivement )
. Ma Jeannot chérie
. Je n’ai pas eu de tes nouvelles aujourd’hui.
Demain j’aurai peut-être une lettre de toi.
Je me porte pas trop mal. Aujourd’hui
on nous a passé des revues, nous n’avons pas
fait de traveaux. Il n’a pas fait trop mauvais
temps puisque nous n’avons pas eu de pluie
Comme je te l’ais déjà écris, j’ai reçu ton colis
Hier soir. Mon camarade Giraud de St
Galmier est parti en permission hier matin, il
était content de partir lui aussi.
Quelle vie ! Je m’ennui énormément. Je
suis complètement abruti. Ca ne finira
donc pas ce commerce, ce n’est pas une
existence. Toujours vivre séparés de ce que
l’on a de plus cher au monde. L’attente est
bien trop longue et je m’énerve. Plus ça va
plus ça devient idiot, plus ça devient abru-
tissant. Il y en mare. Si on pouvait es-
pérer que ça finisse bientôt. Hélas ! Ca n’est
pas encore.
Chère petite femme ton Simon t’aime
bien et t’embrasse bien tendrement en espé
rant que nous aurons le bonheur de reprendre
notre vie commune. Embrasse bien notre
Zizou pour moi qui suis si impatient de
reprendre ma place près de vous. Bien des
choses à chez moi et à chez toi. Bonne santé
à tous. Je vous aime et vous embrasse
bien fort. Simon Collay
Mille millions de bien doux baisers
à mes deux gosses chéries. Au revoir le
plus tôt possible. Je t’aime !…..
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