. 28 décembre 1915
( en haut à gauche : en haut à droite :
J’ai reçu une Tout a
lettre de mon toi.
frère Joanny Je t’aime
qui me donne de de toutes mes
bonnes nouvelles forces
de toute la famille)
. Ma Jeannot chérie
Je viens de recevoir ta lettre du 24 en même
temps que le colis que tu m’as envoyé.
Je suis toujours heureux d’apprendre de vos bonnes
nouvelles, de savoir que ma petite femme et notre
petite Zizou ainsi que tous les parents sont en bonne
santé. Le colis était en très bon état et la gnole
excellente. Je vous remerci beaucoup.
Je me porte toujours assez bien. Depuis ce matin
nous sommes en arrière des tranchées. Nous
avons passé la journée en nettoyage et demain
nous allons travailler. Pas de temps de perdu
je ne sais pas comment faire pour laver mon
linge. J’ai des poux et je ne peux m’en débarrasser
Envoi-moi le plus tôt possible du camphre
et de la poudre de Vicat car c’est une véritable
torture. Je me gratte à m’en écorcher. Pas grand
nouveau à t’apprendre, mes camarades vont
bien et je vais m’arrêter d’écrire car on m’attend
pour aller en corvée. Les permissions vont un
peu plus vite et peut-être si ça continu
à bien marcher je pourrais retourner vous
embrasser dans le mois de février, si d’ici la
il ne se passe pas d’évènements graves.
. Au revoir ma chère petite femme.
Ton Simon qui t’adore t’embrasse bien
fort sur tes lèvres en attendant l’heureux
jour qui nous réunira et pour toujours.
Mille bisettes à notre Zizou. Bien des choses
et bien le bonjour à chez toi et à chez moi
Je vous embrasse tous bien fort Collay
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On peut voir que ce courrier est fait sur une carte pré-imprimée, fournie par l’armée anglaise : on peut voir le portrait du Roi Georges V et la devise sur la gauche, la mention « CARTE LETTRE » est traduite en « post card ». On a une normalisation de l’adresse par les lignes et l’expéditeur doit remplir le dos de la lettre. Elle se ferme par collage et s’ouvre en découpant selon les pointillés prévus sur trois cotés.
Par qui était fermée la lettre ? Fallait-il la laisser ouverte pour la lecture de la censure, les « lecteurs » se chargeant de la fermeture ? Simon n’en parle pas, d’autres correspondances signalent des instructions de l’état-major dans ce sens : c’est le cas de Louis Lahoraux, qui en parle à l’automne 15.
http://un-poilu-sans-histoire.over-blog.com/
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