Jeanne 27 décembre 1917 : une Société se forme, une coopérative d’Alimentation ouvrière.

Recto
Moingt le 27 décembre 1917
.                               Jeudi

Mon bien cher Simon

.    Je n’ai encore rien reçu aujourd’
hui Décidément c’est ennuyeux
que ça marche si mal On
auras peut-être encore censurer
tes lettres Je les recevrais peut
être demain mais en attendant
Je reste sans te lire et le temp
me dure bien. La journée
m’a parue longue aujourd’
hui avec ça il fait un froid
épouvantable Il tombe encore
de la neige et il gèle la
neige craque sous les pieds

 

 

Centre gauche
ça glisse ça va encore bien mal pour
faire la route heureusement que
l’on chauffe bien Je n’ai pas
froid du tout pour travailler
c’est déjà quelque chose. On est
si mal quand il faut grelotter
toute la journée pour Je me
souvient de l’année dernière que
je ne me réchaufais n’y la nuit
ni le jour. J’en ai serrer une
Je tousse toujours mais je ne suis
pas fatiguer du tout. Je ne sais
d’où ça vient ça passeras avec le
reste. Aujourd’hui l’on nous
a parler a l’usine qu’une
Société se formait une coopérative
d’Alimentation ouvrière. Il faut
faire un premier versement de 5f
puis je ne sais quelle sommes on
m’a dit 20 ou 40 sous par mois

 

 

 

Centre droit
jusqu’à que 50f C’est le prix
d’une action a la Société Cet
argent raporte le 10 du 100
est donne droit a un livret pour
s’aprovisionner a la société, Sois
en épicerie, chausure, vêtements
boucherie je crois. Et ce seras
meilleur marché qu’ailleurs.
Beaucoup d’ouvrières ce sont faites
inscrire a l’usine car c’est la
direction de l’usine qui se charge
des intérêts des ouvrières Donc aucun
dérangements Je ne sais comment
faire j’aimerais ton avis. Mais
passer demain les listes seront retirer
Je verrais ça demain. Ça parait
avantageux Surtout que ce serait
de l’argent sans s’en apercevoir
Donc n’oublie pas de me donner
ton Avis demain soir je te dirais

 

 

 

Verso
comment j’aurais fait Zizou est
toujours en bonne santé Mais
elle est désoeuvrer de ne pouvoir
courir les rues Ce matin elle voulait
tuer le bon Dieu qui plume toujours
ces oies. Et nous envois que la plume
Je sais bien moi aussi ça m’ennuie
Mais toi tu es bien encore plus mal
que nous malheureusement Il me tarde
de te lire je ne suis pas tranquille
J’ai toujours peur. Que tu sois
malade. As-tu besoin de quelque
chose.
Au revoir mon Simon j’attends
demain bien impatiement ta
Jannot qui t’aime te bise
bien tindrement sur ta bouche
en espérant te biser bientôt
pour de bon Ta petite
femme qui t’aime ne
t’oublie pas un instant
.   Ta Nonot pour toujours
.        Janne