Recto
Moingt le 19 Décembre 1917
. Jeudi
. Mon Simon chéri
. J’ai reçu aujourd’
hui ta lettre du 16 courant
avec plaisir de te savoir
a peu près en santé et un
peu reposer Mais tu es
toujours plein de poux
C’est réelement embêtant que
tu ne puisse tant débarrasser
Triste graine tout de même
quand donc auras-tu fini
d’avoir toute cette Vermine
C’est triste de penser a
Centre gauche
tout ce que tu endures Et
dire que nous serions si
bien tous les deux.
Notre gamine est toujours
en bonne santé la neige
l’ennuie toujours car avec
la geler Elle est loin de
vouloir partir Je crois que
nous avons de la neige encore
pour quelques jours. Ça fait
pénible pour marcher et
il fait froid Zizou a souvent
les pieds geler la grand
mère Génie a bien de la
peine pour la faire chauffer
Zizou nous a dit qu’il
fallait faire des économies
quand c’étais trop cher il
ne fallait rien acheter
Tu ne vois pas que ce
Centre droit
morceau va nous faire la
morale Elle s’occupe de tout
c’est drôle d’entendre dire
ces choses par une gamine
La vie est bien cher en effet
mais nous n’y pouvons rien
on ne cesse de ce tourmenter
mais les choses ne ce range
pas pour ça. Espérons tout
de même. Voilà plus de
trois ans que nous redisons
sans cesse d’espérer Et toujours
rien c’est terrible tout de
même Et toi tu endures la
misère C’est tout ce que je
vois. J’ai fait demander si l’on
me trouverais un morceau de
jambon vieu et cru je ne sais
que t’envoyer pour te faire
plaisir avec une boite de
beurre ça changerais des
Verso
conserves Mais je ne sais si l’on
m’en trouveras Je le voudrais bien
Espérons pour ça aussi
Rien de nouveau sinon
que le travail ne va pas trop mal
Au revoir mon Simon ta
Nonot qui t’aime te bise
bien fort sur ta bouche
Je t’aime bien moi
aussi pas un instant
je ne cesse de penser a toi
Mille grosses caresses
Mes plus tendres baisers
Ta petite femme toute
A toi pour toujours
. Janne
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