Recto
24 septembre 1914
Chère femme, oncle, parents et
frères
Comme hier je vous écris de
ma tranchée, à la lisière d’un
bois face aux boches, nous avons
passé la nuit a monter la fac
tion et je vous assure que
je n’avais pas du tout l’envie
de m’endormir. quoique le besoin
s’en face sentir. Les nuits sont
froides et l’on joue un petit peu
des castagnettes, Je pense toujours
à vous et le temps me dure que
tout cela se termine pour vous re
voir tous. Chère femme m’écris
moi le plus souvent possible, toute
les fois que je reçois une lettre j’ai
un moment de plaisir, ne soit
Verso
donc pas avare de tes lettres. Tu
sais combien je vous aime toi et
notre chère zizou, ne l’oublie pas .
Cher oncle je serais content que
toi aussi tu mette deux mots dans
les lettres, cela me fera plaisir.
j’espère que tu te porte toujours
bien de même que mes parents
et toute la famille. J’ai écris au
Louis et j’attend sa réponse et
aussi celle de ma Jeannot qui
je l’espère sera la plus longue pos
sible et me donnera des nouvelles
de tous. Je me porte pas trop
mal et attend avec impatience
de vous revoir. Celui qui vous
aime bien tous
Simon [Collay]
Cher Jeannot ton petit homme t’en
voi ses meilleures caresses, embrasse
bien notre chère gamine pour son papa
A Bientôt
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