Recto
28 août 1914
Chère femme et chers parents
Je profite d’un instant de répit pour
vous envoyer deux mots. Voilà
deux jours que nous nous battons
(que nous nous battons façon de parler car
nous sommes sous le feu de l’artillerie)
ce qui est très dangereux et nous avons
pas mal de blessés et de morts). Enfin
moi je n’ai pas encore écopé. Espé
rons. Je pense suis fatigué mais pas
malade, nous attendons toujours
du repos. Je pense que vous vous
portez tous bien : toi ma chère fem
me, l’oncle, mon père, mère mes
frères et surtout ma chère petite
zizou à qui je ne puis m’empêcher
de penser constamment. Bien des
choses à l’oncle de la [raze ?].
Celui qui vous aime bien tous
et pense à vous continuelle
ment en attendant la fin de
Verso
de cette maudite guerre qui je l’espè
re sera au détriment de cette
allemagne querelleuse
Au revoir
Mille baisers et caresses à ma
chère femme et à ma gentille
petite gamine que j’adore
Votre Simon
Bonjour à tous les amis
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