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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 9 mai 1916 : espérons que la guerre ne se prolongera pas

9 mai 2016 Laisser un commentaire

Recto

Ce n’est pas une existence de vivre ainsi.

C’est long cette guerre

.      le 9 mai 1916

.    Mon cher Simon

.   C’est avec plaisir que je viens de recevoir
ta petite carte du 4 mai. C’est long cette
guerre toujours attendre. Quand donc aurons
nous fini ce commerce. Et que nous serons
réunis. Je t’assure que le temp me
dure bien a moi aussi ce n’est
pas une existence de vivre ainsi.
Nous sommes en bonne santé pour
le moment. Le Zizou ne se porte pas
mal non plus. Mais elle est bien
polissonne. Le temp me dure bien
que tu reviennes. Pour pouvoir un peu
la mettre a la raison. Ce soir elle a
dit à ma mère. « C’est pas ton vin que
je bois, je suis pas chez toi : fou le camp »
Tu vois comme elle est raisonnable

 

 

Centre gauche

Espérons que la guerre ne se prolongera pas

Ce soir j’ai fini mes deux métiers

Malheureusement que je ne puis rester
a la maison autrement il n’en serait
pas ainsi. Elle fait toute sorte de
sottises aux Grands-mère. Elle me
craint davantage mais j’y suis trop
peu pour pouvoir la corriger. Espérons
que la guerre ne se prolongeras pas
Ce soir j’ai fini mes deux métiers
et je suis rester a la maison afin
de me racommoder un peu et me
faire un tablier je n’en ai point
pour travailler. Mais je ne pense
pas que l’on me feras attendre long-
temp il est arriver beaucoup de mar-
chandises aujourd’hui et je suis
bien contente qu’il y ai du travail ça
aide toujours un peu. Comme je
travaille pas j’avais penser de te
faire un autre rotis mais je n’ai
trouver ni la viande n’y la

 

 

 

Centre droit

C’est moins cher que les boites de conserve

La viande est trop chère

coiffe ce qui fait que je suis
obliger de le renvoyer a Dimanche
On ne saigne plus dans la semaine
la viande est trop cher. Le veaux veau
vaut 34 sous la livre et le morceau
comme je t’ai envoyer fais 52 sous
la chair a saucisse et la coiffe
tout compter. C’est moins cher
que les boites de conserve il ny
a pas d’os ni de boite c’est tout
a manger. Et puis c’est bien meilleurs.
Je sais au moins la camelote que
je t’envoie. Je t’en enverrais donc
un autre Dimanche avec un chevreton.
Ca fait juste le Kilog. Le temp ici
n’est pas beau un moment il
fait chaud et un autre il fait froid
c’est plus tôt embêtant. Il pleut
aussi souvent ici Mais ça ne
fait pas de mal du tout au
contraire. Si il n’arr arrive pas d’autres
mauvais temp nous aurons beaucoup

 

 

Verso

Nous n’avons toujours pas vu le Louis

Nous aurons beaucoup de cerises

de cerises et je pense bien que tu
pourras au moins venir nous aider
a les ramasser. Et en manger.
Nous n’avons toujours pas vu
le Louis quand tu lui écriras
tu l’embrasseras bien sur ta
lettre pour moi. Et bien le
bonjour a ton ami Courtial
Ta Jannot qui t’aime et
t’embrasse bien fort sur ta
bouche comme au bois mille
caresses Je t’aime
.        Ta Jannot qui t’adore
.                 Janne

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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