Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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15 mai 1916 : demain il faut que nous remontions dans les tranchées

15 mai 2016 Laisser un commentaire

Recto

Je l’espère, tout va du  mieux possible : travail, santé

Toujours la même vie abrutissante

.                          15 mai 1916

(en haut à gauche :
Je te
renvoi une
de tes lettres)

.             Ma Jeannot chérie

.      Hier je n’ai pas eu de lettre de toi : ce
sera pour ce soir que j’aurai de bonnes nou-
velles de mes deux gosses chéries et de toute la
famille pour qui, je l’espère, tout va du
mieux possible : travail, santé .
.    Pour moi rien n’est bien changé, c’est bien
toujours la même vie abrûtissante et je
m’ennui toujours d’être si loin de vous.

 

 

 

Verso

,Je me demande s’ils ne font pas leur possible pour nous rendre malades.

Ce matin on nous a vaccinés

Nous avons toujours un vilain temps pluvieux
ce qui n’est pas agréable du tout, surtout que
demain soir nous remontons aux avants-postes
et pour comble, ce matin on nous a vaccinés
de nouveau. Je crois que nous serons vaccinés notre
aise, il me semble même qu’ils abusent légé-
rement. Je commence à avoir mal à la tête : ça
m’élance dans le bras gauche : je crois que tout
à l’heure je serais un peu malade. Quand
je pense que demain il faut que nous remontions
dans les tranchées et avec ce temps, je me deman-
de s’ils ne font pas leur possible pour nous ren-
drent malades. J’ai l’envie de rendre, ça ne va pas
des mieux pour le moment , du reste c’est toujours
pareil, après l’opération que nous venons de subir
et puis ! nous sommes habitués à toutes les mi-
sères, à toutes les épreuves, nous obéissons et nous
subissons passivement comme de vulgaires man
animaux domestiques. Ah !… quand ça sera donc
fini. Je suis bien las et les autres sont comme
moi. Attendre ! toujours attendre sans résultat
ça fatigue. Vivement la paix que je puisse re-
prendre ma place près de ma petite femme que
j’adore et de notre gentille petite Zizou que j’ai-
me tant. Qu’on nous rende notre bonheur, nos
beaux jours d’autrefois ! Souviens-toi ma mie
souviens-toi combien nous étions heureux.
.   On vient de faire la distribution des lettres, je
n’en ai encore pas, c’est embêtant, sans doute je
pourrai bien te lire demain.
.   Au revoir ma Jeannot. Je ne t’en mets
pas  d’avantage car ça ne va pas. Je ne puis
pas bouger le bras gauche qui me fait mal
et j’ai de plus en plus mal à tête et envie
de vomir. Ne t’inquiète pas, ce n’est
rien, demain ça ira mieux.
.    Embrasse bien notre gamine pour moi
Bien des choses à toute la famille.
Bonne santé à tous et vivement la
Paix. D’après le journal d’aujourd’hui
ce n’est pas encore. (Le président Poin-
caré déclare quelle paix veut la France
)
Pas la peine de faire des commentaires. Su-
bissons puisque nous ne sommes pas assez éner-
giques pour faire autre chose.
.   Ton petit homme t’adore de toutes
ses forces et t’embrasses bien tendrement,
comme autrefois, sur tes lèvres.
Je t’aime ! Simon      Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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