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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 8 février 1917 : c’est bien trop endurer de la misère

18 février 2017 Laisser un commentaire

Recto

Comme tu dois être mal avec les pieds à la glace

Comme tu dois avoir froid

.      Moingt le 8 février
.                          Jeudi
.        Mon bien cher Simon
.         J’ai reçu aujourd’hui tes
lettres du 3 et 4 février. Comme
vers nous il fait un temp affreux
quand même c’est bien trop endurer
de la misère tout geler Ca dégoute
on fini par ce demander comment
pourrons nous vivre si ça continu.
Comme tu dois avoir froid quand
même je regrette que tu sois parti
surtout par un si mauvais temp
Comme tu dois être mal avec les
pieds a la Glace. Les huit jours
que je suis rester sans travailler
je gelais a la maison J’ai pris
des engelures aux pieds et aux
mains. Je t’assure que je tire bien
peine pour toi car ça fait bien mal

 

 

Centre gauche

Heureusement que tu nous a trouvé un peu de bois

Les tuyaux sont tous dessoudés

Pour travailler c’est très peu chauffer
les tuyaux sont tous déssouder par la
geler plusieurs ont éclaté si l’on
met de la vapeur pour chauffer ça
coule et nous avons les pieds dans
l’eau Mais heureusement que nous
travaillons encore. Ca sort un peu
le cafard de la tête. Aujourd’hui
il fait plus froid qu’hier Il a encore
beaucoup neiger dans la soirée Il
n’y en avait pas assez. Quand au
charbon nous en sommes toujours
a la même enseigne. Nous en avons
très peu et très mauvais il n’y a
pas moyen de sans servir heureusement
que tu nous a trouvé un peu de bois
ça nous sort une bonne épine.
Ce qui est du charbon de la Commune
de Moingt nous n’en avons pas vu
le Maire laisse crier Et ce chauffe
en le payant de notre bobine.
Personnes ne savent le nombres de quintaux
Au juste les uns disent 200 quintaux
et  pour nous il y a juste rien du tout
Voilà ce que je sais. Ah ! misère
quand donc la fin de ce maudit

 

 

Centre droit

Elle m’a dit que son petit Papa devait venir au juillet.

Souvent ses petites
mains sont rouges

commerce. Vivement bien vivement oui
la fin il y en a plus qu’assez.
Notre gosse se porte bien elle n’a
pas trop chaud souvent ces petites
mains sont rouges Mais elle ne veut
pas ce chauffer n’y boire chaud Elle
n’est pas douillette va ! Elle regrette
toujours sont petit Papa. Elle m’a
demander : «  Il est pas menu le juillet »
je ne savais pas ce que c’était. Elle m’a
dit que sont petit Papa devait venir au
juillet. Maintenant elle veut une musique
Elle ne cesse de bavarder Elle est
surtout bien polissonne. Ma mère
est un peu fatiguer ce temp la raidit
elle n’a pas l’habitude de rester si
longtemp dedans. Aussi elle a un noir
d terrible Elle a bien peur elle aussi
que tu t’engèle.
Le bruit court ici que l’on donnerai
des cartes de pain. Si c’est vrais ce
n’est guère réjouissant si faut travailler
et ce fermer la ceinture. Nous le
verrons bien Mars seras peuvours pour
vous plus que terrible si l’on vous
annonce déjà tant de choses

 

 

Verso

Quand donc que nos jours  heureux viendront ils

Je souhaite la fin aussi vite que possible

Je souhaite la fin aussi vite que possible
et surtout sans casse il y en a bien
assez comme ça.
Au revoir mon Simon ta petite femme
qui t’aime te bise bien fort sur
ta bouche comme aux 7 jours trop
court quand donc que nos jours
heureux viendront ils le temp me
dure bien Je t’aime moi aussi
et j’attend bien impatiement
.    Mes plus douces caresses
.                     Je t’adore
Ta petite femme pour toujours
.                    Janne
Une grosse caresse du Zizou et
une bien bien grosses bise a son
petit Papa

 

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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