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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 11 février 1917 : ici les rues on dirait des rivières.

19 février 2017 1 commentaire

Recto

Le dimanche nous n’avons qu’une tournée.

Ce que vous devez avoir comme boue.

.            Moingt le 11 février 1917
. (à gauche :                     Vendr
Ces petits signes c’est     Dimanche
la signature de Zizou)
.       Mon bien cher Simon
Je n’ai rien reçu de toi aujourd
hui car le dimanche nous n’avons
qu’une tournée. Je pense que tu
vas bien malgré cela Et que la
température c’est un peu adouci
vers toi. Car ici il fait moins froid
Ce soir il pleut ça doit être pour
fondre la neige le temp est
très noir. Si malheureusement il
gelait vers le matin ça ferais bon
demain a s’aventurer dehors Je
souhaite que non. S’il fait de
même vers toi ce que vous devez
avoir comme boue. Je te plains car
ici les rues on dirait des rivières
tant il y a de l’eau pour

 

 

 

 

Centre gauche

Mes deux paires de souliers prennent l’eau.

Louis a écrit à tes parents

comble mes caoutchous n’on presque plus
de dessous il faudras que j’en achète
d’autres demain. Car mes deux paires
de souliers prennent l’eau. Vivement
la fin de la guerre et les beaux jours
avec. Ca ne fait guère l’affaire de
Zizou, ce temp là Elle va très bien
ce soir ta mère est venue nous voir
pendant que je lui donnais un
litre et que ma mère repassait Zizou
et allez se promener dans l’eau avec
ces pantoufles juges si elle avait les
pieds frais. Elle vient de me dire
a l’instant « Dis a mon petit Papa
que j’ai pas le temp de lui écrire Je
lui écrirais demain ce seras jour »
Donc tu ne risques de rien. Chez
toi son en bonne santé Ton père tousse
toujours l’humidité le fatigue.
La fille a Joanny profite très bien
On ne lui a pas encore couper le
[bretillon?]. Le Louis a écris a tes parents
il a une bronchite avec ça gale
il n’a réelement pas de chance
Ca femme était aussi fatiguer ces

 

 

 

Centre droit

J’ai du travail à la maison pour deux jours.

La Grand-mère a failli s’assommer

jours-ci son héritiér doit annoncer
ça venue. Quand aux charbon nous
en avons touché a ce qui paraît
que c’est la ville de Montbrison
qui a donné ce vagon de charbon
a la commune de Moingt dans
10 jours il en arriveras un autre donc
nous pourrons nous débarasser ne
te fais pas de mauvais sang
pour nous. Je vais très bien mieux
que jamais le travail marche
très bien mais j’ai bien peur
de ne pas travailler la semaine
entière car il n’y a pas beaucoup
de charbon. Tant pis j’ai du travail
a la maison pour deux jours.
Il n’y a rien de nouveaux pour
aujourd’hui ma mère ne va pas trop
mal et t’envoie un grand bonjour
et me charge de te dire de bien
te soigner de ne pas tomber malade
La Grand-mère a failli s’assomer
aujourd’hui elle a encore tomber
et c’est faite mal au ge a la cheville
elle a bien marché quand même mais
ca jambe a enfler ce ne seras peut être
.                                                        rien

 

 

Verso

J’ai acheté un bonnet pour me coucher

Et toi mon Simon que fais-tu

Et toi mon Simon que fais-tu le temp
me dure bien de voir finir ce maudit
commerce. Quand donc serons nous
réunis comme nous serions heureux
quand même. A j’ai acheter un
bonnet pour me coucher 19 sous
je suis bien moins ébourer le matin
mes cheveux serons peut être moins
cassés.
Au revoir mon Simon a demain le
plaisir de te lire en attendant
ta petite femme qui t’adore te
bise bien fort sur ta bouche comme
aux six sept jours si court trop
court Mille grosses caresses je t’aime
et ne cesse de penser a toi
Une grosse bise du Zizou
Ta petite femme pour toujours
.                 Janne
Je joint la lettre de Zizou
Elle n’a pas attendu demain

 

 

__________________________________________________________________________________________________

Un très grand merci à M.Pierre Rézeau qui nous a apporté la précision suivante sur le mot qui nous posait problème dans le texte ci-dessus : « C’est bien « bretillon » = « filet de la langue », mot typique de la Loire, où il est attesté depuis au moins 1863. »

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Commentaires

  1. Rézeau dit

    19 février 2017 à 18 h 42 min

    Encore c’est merci.
    C’est bien « bretillon » = « filet de la langue », mot typique de la Loire, où il est attesté depuis au moins 1863.

    Répondre

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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