Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 6 novembre 1917 : Il y a si longtemps que nous sommes si loin l’un de l’autre.

24 novembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Je lis tes lettres toujours attendues avec impatience.

Il fait mauvais et tu as froid.

Moingt le 6 Novembre 1917
.                           Mardi
.     Mon Simon chéri
.    J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 2 novembre C’est toujours avec
plaisir que je lis tes lettres toujours
attendus avec impatience. Il me tarde
toujours d’être au lendemain pour
te lire Je n’ai que tes lettres
qui sont toi ta pensée Il y a
si longtemp que nous sommes si
loin l’un de l’autre. Tu es en
bonne santé mais il fait mauvais
et tu as froid C’est l’hiver qui
reviens est dire que ce n’est pas fini
sans savoir quand ça finira
Espérons tout de même que notre
attente seras récompenser Vivement
le grand bonheur d’être a nouveau
.                                             réunis

 

 

Centre gauche

Je t’aime toi tout seul sans partage.

Cette séparation est si cruelle.

cette séparation est si cruelle que je
m’aperçois que tu te fais beaucoup
de mauvais sang. Tu as grand tort
mon Simon bien-aimé car jamais
je n’ai eu une pensée pour un autre
J’ai toujours été franche avec toi Je
te dis tout ce que je pense et je fais
ne prends pas les choses au tragique
Car malgré que ce gamin ai tourner
au tour de moi ce n’est pas ce qui
pouvais me déranger Ni lui ni d’autres
Je t’aime toi tout seul sans partage
Je ne pense qu’a une chose a la fin
de la guerre qui nous réunira Vivre
avec toi et notre Zizou voilà le but de
ma vie Se n’est pas se qui ce passe
autour de moi qui puisse m’intéresser
Ne te tourmente donc pas est oublie
cette affaire. Je crois décidément que
Berger ne me feras rien dire du tout
Je crois que le travail n’est pas brillant
là bas. Mais ne tire pas peine que
je sois là où ailleurs il n’y a pas plus
de danger d’un côté que de l’autre
aie confiance en moi Je suis est serais
toujours ta petite femme toute a toi
Notre gamine est toujours en exelente
santé mais toujours bien pénible
elle ne cesse de faire d’un côté ni
de l’autre de crier de boire où

 

Centre droit

La poupée n’est pas démolie car on ne la donne pas toujours.

Cette fois elle ne t’oubliera pas.

de manger. Elle parle aussi de son
papa est cette fois elle ne toublieras
pas.La poupée n’est pas démolie car
on ne la donne pas toujours Autrement
elle serait bien au même rayon
que le reste. Tu me parles de mes
souliers tu as l’air de douter que ce
soit bon Il le sont bien autant que
mes ceux que j’ai payé bien cher
la tige est moins haute . ce n’est
pas le même genre. Dans la chaussure
maintenant je crois bien que cher où
bon marché ça ne vaut pas mieux
l’un que l’autre. Pour le moment
j’en suis bien contente je ne sais
pas ce qui suivra. Je te le dirais
Aujourd’hui le travail a bien mal
marcher trois fois le mécanisme
c’est casser nous nous sommes en
aller a 11 heures ma mère n’avait
pas fait le dîner ce n’était pas
l’heure nous avons dîner quand
même et nous sommes rentrer a
1 heure ¼ puis ça n’a pas marcher
longtemp a 4 heure ½ deux câbles ce sont
casser il a fallu s’en retourner. Si Bouffeaux
les ranger demain matin nous travaillerons
le soirs s’il ne les ranges pas ce seras
pour après demain c’est la guigne
tout de même. tant pis quoi

 

 

Verso

Je vais toujours très bien le rhume passe insensiblement.

Je veux que Zizou soit guérie.

Si on n’y va pas demain soir je retournerais
chez Vial voir si nous le trouverons car
je veux que Zizou sois guéri C’est trop
embêtant un commerce pareille
Tu auras sûrement reçu la lettre du
Georges je vois que tu t’inquiètes Il y
a la place Mais pour le moment Il
reluque les demoiselles qui passe dans
la rue Le beau frère du Louis et aussi
en perm ça fait que ça va mieux que
tout seul Vabre a la langue bien pendue
lui aussi il font bien la paire tous les deux
Je vais toujours très bien le rhume passe
insensiblement Nous avons toujours un
vilain temp noir sombre Mais heureusement
pas de pluie Je voudrais que vers toi
il n’y en ai pas non plus. J’ai oublier
de te dire que j’ai fais reformer mon chapeau
de feutre j’en suis bien contente pour 3 fr ça
me fait un chapeau tout neuf c’est un
canotier.
Au revoir mon Simon a demain le
grand bonheur de te lire toujours
en bonne santé. Je souhaite de tout
mon cœur que l’on vous est relever
d’où vous êtes Ta Jannot toute a toi te
bise bien fort sur ta bouche Je n’aime
toi tout seul sans partage mille grosses
caresses mes plus douces pensées
mes plus tendres caresses
.    Ta Jannot toute a toi
.          Janne
.    J’ai vu aujourd’hui la femme de
Faure Elle m’a dis l’endroit où tu
.                            étais Je t’aime

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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