Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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7 novembre 1917 : ils ramassent le pognon en vendant notre peau.

22 novembre 2017 Laisser un commentaire

Toujours attendre et pourtant je suis bien las.

Il faut prendre ce qu’il y a.

.                         7 Novembre 1917
( en haut à gauche :  Tout / à toi et /
Pour toujours / N’oubli pas ! / Collay )
.          Ma bien chère petite femme
.      On m’a remi ce matin ta lettre du 2 courant
que j’ais lu avec beaucoup de plaisir. J’attend
toujours tes lettres avec impatience et je suis con-
tent quand je puis lire de bonnes nouvelles de
mes deux êtres chers et de tous ceux que nous ai-
mons. Notre Zizou se porte aussi bien que possi-
ble et le mauvais temps ne l’empêche pas de
courir dehors ; malgré la boue elle fait toujours
son petit diable. Ma Nonot : tu me dis que
ton travail marche un peu mieux ; ce n’est pas
encore le rêve mais comme tu le dis il faut pren-
dre ce qu’il y a. tu me dis que tu t’ennui, moi
aussi je m’ennui loin de vous à toujours atten-
dre la paix qui n’a pas l’air de vouloir se dé-
cider de sitôt. J’en ai plus qu’assez d’une pa-
reille existence de brûte loin de tout ce qui
m’est cher. Qu’y faire ? – Je ne vois rien.. qu’at-
tendre ! – toujours attendre et pourtant ce suis
bien las. Mais ces messieurs qui nous gouverne
ces messieurs qui étale leurs saletés dans les jour-
neaux, ces messieurs ne sont pas fatigués ; ils ra-
massent le pognon en vendant notre peau. C’est
du propre ! Je trouve que nous sommes bien la-
ches.. En sera-t-il toujours ainsi ?- Pauvre peuple :
comme ils savent bien te saigner de toutes façons.
Hélas ! Ça ne sert de rien de récriminer. Essayons
encore d’espérer que la chance ne nous abandon-
nera  pas et que nous aurons de beaux jours a
vivre ensemble. Quel bonheur sera le notre si
nous étions enfin .. réunis pour toujours. Comme
je saurais bien aimer mes deux gosses chéries loin
desquelles il me faut vivre depuis bientôt 40 longs
mois. Que de souffrances morales et physiques de-
puis ce temps-là. Comme il serait grand temps
que ça cesse. Malheureusement la solution ne
me parait pas proche.
.   Rien de nouveau depuis hier. Nous sommes
encore au même endroit. Il fait un sâle temps, il
tombe de l’eau. J’ais les pieds gelés. Vivement qu’on
nous sorte de par ici. Peut-être ce soir irons-nous
un peu plus à l’arrière. Espérons toujours .
.   Au revoir ma Jeannot des bois. Embrasse bien fort
notre Zizou pour son papa qui pense à vous cons-
tamment et vous envoi ses plus douces caresses et
bisettes. Ton petit mari qui t’adore de toute son âme
et t’embrasse bien tendrement, comme pendant les 10
jours si vite passés et déjà si loin. Je t’aime ! J’attend !

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5 novembre 1917 : J’ai besoin de tes lettres pour me faire prendre patience.
Jeanne 6 novembre 1917 : Il y a si longtemps que nous sommes si loin l’un de l’autre.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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