Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 5 mai 1918 : comme nous n’avons pas de lumière je n’ai pu écrire.

8 mai 2018 Laisser un commentaire

Recto

Le lit où nous couchons  est  garni de punaises.

J’ai voulu nettoyer le lit.


.     Moingt le 5 mai 1918
.                             Dimanche
.     Mon Simon bien-aimé
J’ai reçu hier ta lettre du 30 avril
avec plaisir de te savoir en bonne
santé Je ne t’ai pas répondu car
je suis rentré il était nuit  J’ai
chercher les boutons que tu me
demande Je n’en est pas trouver
comme nous n’avons pas de
lumière je n’ai pu écrire Ce
matin j’ai voulu netoyer le
lit où nous couchons qui est
garni de punaises Elle nous
dérangaient pas mal la nuit c’était
bien embêtant Je t’assure. De
ce promener la nuit Surtout qu’il
ne fait pas chaud encore On
m’avait dit de mettre du permanganate
que c’était un désinfectant sur
rien ne résistait Chambodu n’a

 

 

Je dénicherai bien quelque chose pour me débarasser de cette vermine.

Il m’a donné une autre drogue.

Centre gauche
pas voulu m’en donner Il m’a dit
de me faire donner un billet par ma
cousine la Sage femme Je ne vois pas
ce qu’elle peut bien connaitre contre
mes punaises Pourtant ça ne ce raproche
guère Il est un peu feler je crois
Il m’a donner une autre drogue
qui n’a pas l’air bien efficace
Je crois bien que dans quelques
jours nous en aurons autant
qu’avant. C’est vrais que si tout
était radical Les pharmaciens chômeraient
souvent. Je dénicherais bien quelque
chose pour me débarasser de cette
vermine. Puis les murs auraient besoin
d’un autre badigeon. Ça les dénicheraient
mieux que tout le reste je crois
Je te dirais le résultat. Mais
en tournant les matelats la paillasse
je me suis faite mal aux reins
ce soir ça ne va pas. Demain
je ne vais pas travailler car je
n’ai qu’un métier alors je pourrais
me reposer un peu. Ça passeras
comme ça. Ce matin ma mère
a dit a Zizou qu’on irait ce promener
au canal et ce soir ça

 

 

Centre droit

Zizou croyait que ce canal-là devait être quelque chose de rare.

Elles sont allées se balader toutes les deux.


brouillassait. Mais il a fallu partir
quand même alors elle sont aller
ce ballader toutes les deux Zizou
croyait que le canal la devait
être quelque chose de rare. Elle
a vu le train une petite chèvre
elle m’a aporter des fleurs pour
mettre a mon chapeau. Elle a bien
couru et la grand’mère Génie
a bien du crier. Pour le moment
elle court encore. Jamais elle
n’arète ce n’est pas la peine
Aussi les galoches prennent quelques
chose. Aujourd’hui je lui ai
ranger un jupon que l’on
m’a donner les siens sont trop
petits. Je n’ai pas arrêter
une minute. Aussi je ne vais
pas tarder a aller me coucher
J’ai aussi reçu ta lettre du
1er mai. C’est drôle comme tu
reçois mal mes lettres c’est
vraiment embêtant que ça
marche si mal

 

 

J’espère te lire toujours dans les même parages.

J’ai eu ce soir la visite de
Joanny.

Verso
J’ai eu ce soir la visite de
Joanny avec ça dame Il
est en permission. Il regrette
d’être loin qu’il ne  puisse ce
rencontrer avec aucun de ces frères
l’autre fois non plus. Il est
toujours en bonne santé Et
n’a pas l’air de ce faire bien
de bill bile
Au revoir mon Simon a demain
J’espère te lire toujours en
bonne santé et toujours
dans les même parages
Ta Nonot toute a toi
te bise bien fort sur ta
bouche mille grosses
caresses
.    Ta petite femme
.        toute a toi
.             Janne

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1er mai 1918 : la guerre à outrance, la guerre horrible.
6 mai 1918 : Quant à Dieu … s’il y en a un … il est bien cruel.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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