Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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6 mai 1918 : Quant à Dieu … s’il y en a un … il est bien cruel.

9 mai 2018 Laisser un commentaire

Pourquoi ne restaure-t-il pas au plus vite le régime de la Paix, de la Liberté, de la Vérité.

L’égoïsme domine.

.                    6 Mai 1918
( en haut à gauche : Collay)
( en haut à droite : Ton / Simon qui t’aime/
de toutes ses forces / et t’embrasse bien /
tendrement en atten-/ -dant le retour/
près de toi / au plus tôt )

.           Ma petite fenotte chérie

.    J’ais reçu hier soir ta lettre du 1er et à l’instant celle du
2 courant. Je suis content de te savoir en bonne santé ainsi
que notre Zizou et toute la famille ; je le suis aussi de savoir
que vous avez beau temps et que ta mère ait bien rencontré
pour semer ses pommes de terre, espérons qu’elles viendront
bien car, que la guerre soit finie ou non la gêne sera grande
l’hiver prochain. Avec la fin de la guerre de viendra pas l’a-
bondance, il ne faut pas croire cela. Tu me dis que les gens
à l’arrière sont de plus en plus bêtes ; c’est général, c’est l’abrû-
tissement de plus en plus complet. L’égoïsme domine et chacun
ne voir que pour soi. Quant à Dieu … s’il y en a un … il est
bien cruel puisqu’il a le pouvoir de , avec sa toute puissance
de mettre fin au conflit qui trouble le monde entier et qu’il ne le
fait pas et qu’il endure tant de sanglants massacres, tant
de misères. La religion enseigne que l’on doit rendre le bien
pour le mal, pourquoi alors celui que l’on appelle le Bon Dieu
fait-il le contraire ; pourquoi ne restaure-t-il pas au plus vite
le régime de la Paix, de la Liberté, de la Vérité ; laquelle
hélas ! n’existe plus depuis longtemps. Hypocrisie, calomnie
et mensonge voilà ce qui règne en ce moment sur le monde
On voit de bien tristes choses … que d’injustices ! … J’en suis
écoeuré. Par moment je me demande s’il vaudrait pas mieux que
tous les êtres humains disparaissent à jamais. La terre est riche
pourtant elle pourrait nourrir largement une population bien
plus dense qu’avant la guerre. Et pourtant la misère existe
et les peuples se battent. Pourquoi ? … Oh ! ignorants … ignorants
que nous sommes … On se tue entre nous on massacre la terre
qui nous fait vivre et tous on évoque le droit pour excuse.
C’est à qui écrasera l’autre et voilà comme on observe les
principes du Christ : Aimez vous les uns les autres . Hélas !
nous sommes bien peu de chose et nous ne pouvons rien contre
ce courant d’erreurs et de fausseté ; trop peu comprennent et
sont obligés de se soumettre contre la masse imbécile où
devant les profiteurs.
.            Au revoir petite femme. Je ne t’écrirai pas plus lon-
guement pour aujourd’hui car les lettres vont partir. Rien de chan-
gé pour moi depuis hier. suis en bonne santé. Cette nuit ça a
plut, pour le moment il fait soleil et assez beau temps.
Ce matin j’ai lavé ma veste, ce soir nous allons passer a
la chambre à gaz pour éprouver nos masques. A demain
Mamour. Embrasse bien notre Zizou et bien le bonjour à toute famille

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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