Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

1er mai 1918 : la guerre à outrance, la guerre horrible.

7 mai 2018 Laisser un commentaire

Le temps me dure bien que les lettres arrivent.

Je suis inquiet.


Recto

.             Mai
.      1er Avril 1918
( en haut à gauche : Je te/
renvoi trois/ de tes lettes. Dis-/
moi quand tu les auras/ reçu)

.    Ma Jeannot chérie

.        Ça le fait exprès, comme je
suis inquiet te sachant fatiguée
je n’ais rien reçu de toi hier, aussi
j’attends avec beaucoup d’impa-
tience que les lettres arrivent pour
te lire et avoir, j’espère, de meilleu-
res nouvelles de ma petite femme.
.   Je suis embêté, je crains que
tu ne m’ais pas écris parce tu as
peut-être été fatiguée davantage
Le temps me dure bien que les
lettres arrivent. Ça serait vrai-
ment de la déveine si tu étais

 

 

 

Si tu étais malade. comment ferais-tu pour te soigner.

Quelle triste époque tout de même.

Centre gauche
malade. Quelle triste époque tout
de même… si tu étais malade.
comment ferais-tu pour te soigner ;
tout manque et tout est hors de
prix. Et dire que cette maudite
guerre loin de se terminer se pour-
suit et menace de durer encore long-
temps. Rien qui fasse espérer
la Paix ; c’est tout le contraire,
la guerre à outrance, la guerre
horrible. C’est affreux ! c’est igno-
ble. Mais rien à faire, nous
n’avons pas le droit d’avoir une
volonté, il faut nous soumettre
comme de simples forçats, comme
les serfs d’antan.
.        Pour moi rien de changé
depuis hier. je me prte bien quoi
que je sois ennuyé. Nous sommes

 

 

Nous ne sommes pas à plaindre pour le moment.

Nous devons déménager ce soir.

 


Centre droit
encore au même endroit mais
nous devons déménager ce soir, nous
aurons une bonne trotte à nous
appuyer.
.    Nous avons toujours un bien
vilain temps, toujours la pluie et
la boue. Nous ne sommes pas
à plaindre pour le moment, dans
le secteur où nous sommes. Ça ne
doit pas être pareil pour les pauvres
camarades qui sont dans la
Somme et dans les Flandres. Je
les plains et je ne vois pas arriver
notre tour d’y aller avec plaisir.
.    Enfin ! Espérons et patientons
malgré tout. Ça n’avance pas
beaucoup de se faire du mauvais
sang pour cela à l’avance.
.    Tout de même la vie est loin

 

 

Il me tarde  de te lire pour avoir de tes meilleures nouvelles.

La vie est loin d’être agréable.

Verso
d’être agréable.
.     Au revoir Mamour. Il me tar-
de  de te lire pour avoir de tes meilleures
nouvelles. Embrasse bien fort notre
Zizou pour son papa et donne bien
lLe bonjour pour moi à ta mère, a
ta grand-mère, à chez moi, à toute
la famille. Vivement que je puisse
vous rejoindre et reprendre ma
place près de vous. Tu peux croire
que je suis impatient et que la sé-
paration m’est bien dure.
.        A demain ma Jeannot des bois
Ton petit mari qui t’adore t’envoi
ses plus douces caresses, et plus tendres
baisers. Souviens-toi nos jours
heureux dont je ne cesse de désirer
le retour. Ton Simon tout a
toi et pour toujours … Je t’aime ! …
Rien que toi ma Nonot.
.                       Collay

Vous pourriez aimer lire ...

30 avril 1918 : nous vivons une triste époque.
Jeanne 5 mai 1918 : comme nous n’avons pas de lumière je n’ai pu écrire.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales