Recto
Moingt le 30 juillet 1917
. Lundi
. Mon bien cher Simon
J’ai reçu aujourd’hui tes lettres du 24 et
25 courant. Elles étaient toutes les deux chez
la Marie Vachez a côté. Et depuis samedi elle
était a St Etienne ça fait que je suis rester
deux jours sans te lire J’étais bien ennuyer
Je m’imaginais toutes sortes d’affaires
Je tire bien peine quand même de te
savoir dans un pareil secteur Comme
toi j’espère que la chance seras pour
nous. Et que nous aurons le grand bonheur
d’être réunis. Quelle bonheur seras le notre
Tu me dis que tu as rêver que je t’avais
envoyer ma photo habiller en sœur Juste
le même soir nous avions eu idées de nous
faire photographier en infirmière avec Claudia
et la Nénette Seulement nous n’avons pas
de costume blanc Voilà qui est embêtant
Centre gauche
Tu vois tu ne t’ai pas bien tromper de
beaucoup. Nous n’avons pas reparler
de ça. Car je crois que nous serons
obliger de nous séparer de Claudia. Je
crois qu’elle devient de moins en moins
sérieuse Je ne suis pas sure que ce que l’on
raconte je tacherais de m’informer. Et si
oui c’est vrais Je la laisserais tranquille
car je n’aime pas cette vie. Elle se cache
de nous mais tout ce sait quand même
Nous préférons rester toutes les deux avec la
Nénette. Je te dirais dans quelques jours ce
que nous avons fait. D’aller avec elle les
gens qui la connaissent Nous prendraient bien
pour ces pareilles Il vaut mieux éviter car
l’on ne sait jamais ce qui peut arriver Je
préfère rester tranquille est attendre ton retour
car ce qui n’est pas toi me touche guère
Mon seul but est de reprendre notre gentille
petite vie bien tous les deux Comme nous
serons heureux Et bien tranquil laissant loin
ce qui n’est pas nous. Nous avons été bien
heureux Et nous le serons bien encore va
tu verras que la fin vienne tu verras comme
ta petite femme sauras bien t’aimer et
Centre droit
bien te soigner Vivement la fin de ce maudit
cauchemard. Notre Zizou se porte très
bien pour l’instant elle est en train de
sauter par la cuisine Elle a quitter ces
galoche Elle s’en paie mais c’est les
chaussettes qui en prenne De deux nuits
elle n’a pas fait pipi au lit Et cette nuit
ça a recommencer Peut être que ca
passeras insensiblement. Aujourd’hui nous
avons eu de la pluie Ca a fait bien au
bien a toutes les affaires Cétait très sec Il
faisait un temp très lourd pour venir a midi
puis a une heure il a fait une bise froide
ça m’a glacé la poitrine et ce soir je
suis enrouer sans que le gozier me fasse mal
ma mère ma fait boire du lait chaud et bien
sucré demain ça iras mieux tu vois je
suis bien soigner Malheureusement que pour
toi il n’en est pas de même Et pourtant tu
en suporte plus que ça. Le temp me dure
de voir finir ce commerce ce n’est pas
une vie que tu sois toujours a la misère
Mais toujours rien qui nous fasse prévoir
une paix prochaine. Je m’ennui beaucoup
on perd courage de voir que c’est toujours
. la même chose
Verso
Et pourtant ça n’avance rien de ce
décourager au contraire On fini de voir
les choses plus noir encore Espérons
peut être que ça finira plutôt qu’on
ne le pense où que le hasard nous
réunira le plutôt possible La destinée et
si bizarre.
Au revoir mon Simon ta Jannot qui
n’aime que toi te bise bien fort sur
ta bouche comme aux 7 jours tu sais
Aujourd ‘hui sur le journal j’ai vu que
les permissions allaient être de dix jours
Il vaudrait bien mieux la fin mais
c’est toujours trois jours de plus
en passant il faut toujours prendre
Mille grosses bises sur ta bouche comme
au sept jours mes plus douces caresses
et mes plus tendres pensées
Je n’aime que toi tout seul sans
. partage
Tout a toi pour toujours
. Je t’aime Jann
Billet recto
Je ne sais que te dire de
la vigne je n’y connais
rien il faut attendre que
ça change pour constater
le mal qu’a fait le brouillard
Nous avons moissonné Mais
ce n’est pas battu nous ne
pouvons savoir ce qu’il y a
Dans ta lettre du 25 il
n’y avait pas de petites fleur
Billet verso
comme tu me le dis peut
être auras-tu oubliés de les
mettre. Mille grosses caresses
de ta Nanot qui t’adore
a toi pour toujours mes
pensées sont toutes pour
toi . Je t’aime
. Mille gros bécots
. de ta petite fenotte
. Ta Jannot qui
. t’adore
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