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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 3 novembre 1916 : tu risques de te régaler

10 novembre 2016 Laisser un commentaire

Recto

Pourtant on est bien content de recevoir les lettres bien vite.

Ca doit être un retard de la poste

.    Vendredi 3 novembre 1916
.          Mon Simon Chéri
.   Je n’ai rien reçu de toi aujourd’
hui  Ca doit être un retard de la
poste Puis nous avons un facteur
depuis quelques jours. Qui ne passe
jamais avant deux heures du soir
Et parfois il perd les lettres. Il ne
manquait plus que ça. Pourtant
on est bien content de recevoir
les lettres bien vite. Je pense que
malgré ça tu continues de bien
te porter. De notre côté nous
allons tous bien Zizou se porte
toujours à merveille Elle m‘ a dit
de te dire qu’elle t’aime bien
qu’elle voudrait bien que tu reviennes
qu’elle t’achèterais une petite bourouette
Voilà qu’elle m’a annoncer ce
matin viens si tu veux la brouette

 

 

 

Centre gauche

J’avais peur de ne pouvoir me rentrer si j’attendais davantage.

J’ai fait un colis pour toi

Elle a surtout une bonne petite langue
Ce matin je suis aller travailler
puis à 9 heures j’étais fatiguer J’avais
mal a la tête Puis après mal au cœur
je me suis en aller J’avais peur de
ne pouvoir me rentrer si j’attendais
davantage. Chez moi ma mère ma
fait un infusion Puis ce malaise
a passer. Du temp nous avons eu
la visite de Joanny je lui ai dem-
ander quand Louis partait il
m’a fait une réponse vague
à 11 heures je crois Il devait aller
voir son ami Barailler. J’ai fait
un colis pour toi Puis je l’ai
porté à 1 heures je croyais Louis
partit A la poste on ma fait
attendre je suis rentrer travailler
c’était deux heures et quart. A l’atelier
j’ai demand la sœur de la Claudia
ma dit que ta mère m’envoyais dire
que Louis partait le soir de sortir pour
lui dire au revoir J’ai bien demander
la permission Mais le directeur
ma répondu que « si jvous vouler
courir les rues, rester dehors » Je
n’ai pu avoir un billet de sortie

 

 

Centre droit

Vous ne devez pas bien être non plus car avec cette pluie

Dans le colis il y a deux chevretons
dont tu te régaleras

Chez toi serons peut-être facher mais je
n’en suis pas cause Ce seras pour
une autre fois. Je regrette beaucoup
mais c’est comme ça.
Dans le colis il y a deux chevretons
dont tu te régaleras car ils sont
fameux. Deux cuisses de lapins
dont je tire bien peine et une
boite de Thon qui est fameux aussi
tu risques de te régaler je t’enverrais
ton camphre Dimanche avec une
autre boite de conserve.
Nous avons toujours un temp
tout baroque Ce temp me travaille
D’abord après le froid qu’il a fait
les jours passés et Il y a du changement
et vers toi ça fait peut-être pareil
vous ne devez pas bien être non
plus car avec cette pluie Ce qu’il
doit y avoir comme boue Quand
donc auras-tu fini de vivre dans
une pareil misère
au revoir mon Simon ta petite

 

 

Verso

Bonjour a tes camarades

Une bisette du Zizou

femme qui t’aime te bise bien
fort sur ta bouche Mille grosses
caresses de ta Jannot qui pense
a toi Une bisette du Zizou
Je t’adore
.      Jann

Un grand bonjour de ma marraine

Cette nuit j’étais a la pêche avec toi
au bord d’un étang Moi je pêchais
toi tu décrochais les poissons de la ligne
je t’assure que nous avons atraper une
bonne friture

Bonjour a tes camarades

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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