Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 5 novembre 1916 : on l’embusquera dans les tranchées

11 novembre 2016 Laisser un commentaire

Recto

J’ai commencé un métier j’étais éreintée

Je n’ai pas fini de me crever les yeux

Moingt le 5 novembre 1916
.    Mon Simon bien aimé
Hier j’ai reçu ta lettre du
31 et aujourd’hui celle du 1er
Je ne t’ai pas écris hier J’ai
j’ai commencer un métier
j’étais éreinter Surtout que c’est
de l’étoffe noir maintenant
qu’il faut veiller Je n’ai pas
fini de me crever les yeux
pour regarder Je ne puis
dire encore si ça iras Mais c’est
encore bien payer J’ai demander
le prix avant de commencer
car j’étais colère qu’il ne m’est
pas laisser sortir pour dire
au revoir au Louis. Si ça n’avait
pas été payer beaucoup je lui
aurais laisser son métier c’est
un article présser il se serais
débrouiller. Mais j’espère pouvoir
faire une petite journée quand

 

 

Page 2

Mais le bénéfice n’est pas bien gros.

Aujourd’hui je suis
allée toucher l’allocation

même, on se débarasseras bien
quand même. Aujourd’hui je suis
aller toucher l’allocation Mais le
bénéfice n’est pas bien gros. Pour
commencer 3f50 de pillules pour
le pissenlit de Zizou Et ça c’est a
savoir si ça la guérira Je le souhaite
bien car il faudra renouveler la
literie Si elle était guérie ça durerais
bien plus longtemp. Puis il lui faut une
coiffure a mademoiselle et une paire
de souliers Il faut compter de 11 a
12 frs des petits souliers pour elle
ce n’est pas donner Quand donc
cette guerre prendrat-elle fin je
t’assure que le temp me dure bien
Puis je te dirais aussi que j’ai
fait le vitrier Tu le croiras peut-être
pas mais c’est pourtant vrais Il a tant
fait de l’orage ces jours-ci que le
mastique des carreaux était tout
tomber J’en ai acheter pour cinq
sous et je l’ai remplacer : Tant bien
que mal J’aurais bien voulu que
tu me vois travailler. Les carreaux
comme les nôtres valent 4 fr

 

 

Page 3

Tes parents m’ont dit de bien t’envoyer le bonjour pour eux.

Ton père a trouvé le vin
bien bon.

Nous avons toujours mauvais
temp aujourd’hui nous n’avons
pas eu de pluie mais un orage
épouvantable. Par la route il
faisait une poussière que l’on
ne voyait pas. Ton père et ta
mère sont venus nous voir ton
père était essoufler quant il est
arriver Ton père a trouver le vin
bien bon Le temp me dure que
tu reviennes pour que tu puisses
en profiter un peu Tes parents
m’ont dit de bien t’envoyer
le bonjour pour eux. Le Louis
est parti il parait que ça lui
faisait de la peine Il commencait
a s’habituer de coucher avec ça
petite femme. Quelle triste chose
que cette guerre quand même que
de séparation douloureuse Comme
l’on s’ennuie après. Et dire que
toutes ces choses serais éviter si
ce commerce finissait Mais quand ?
Je le souhaite de tout mon
cœur je ne cesse d’y penser

 

 

Page 4

Toutes ces choses sont bien tristes

Et dire que l’on n’y peut rien

Et toi mon Simon toujours la pluie
il n’y a donc pas assez de événements
pour te voir de la misère il faut
que le temp se mêle. Tu me dis
que tu as fait laver ton tricot et
ta chemise total des poux C’est
vraiment malheureux toutes ces
choses. Et dire que l’on y peut rien
Je ne l’oubli pas un instant
et toutes ces choses sont bien tristes
J’oubliais tu me demandes si
L’on chauffe pour travailler Mais
bien sur que l’on chauffe mais
seulement depuis que le Patron et
venu. Tous les ouvriers se renvoyait
les uns autres la réparation des tuyaux
de chauffages Il y en a qu’un
qui voulait le faire mais seulement
le dimanche Il voulait une journée
de plus a ça paie. L’arriver du
Patron a mis fin a ce marché
il a fait réparer par un ouvrier
de dehors Et ça était fait en un clin d’œil
on a chauffer tout de suite La faute
n’était pas a lui Car pour le
moment il est assez gentil avec nous
Seulement les ouvriers qui restent

 

 

Page 5

les ouvriers qui restent à l’arrière bien tranquilles ne comprennent pas leur chance

C’est la guerre ils le font bien voir

a l’arrière bien tranquil ne comprennent
pas leur chance Alors ils se fichent
des autres tant qu’ils peuvent
C’est la guerre ils le font bien
voirent. Nous portons assez bien
notre Zizou a toujours grande
langue Mais aujourd’hui elle a
été d’une politesse sans égale
des mercis et des bonjours tant
que l’on a voulu Je voudrais
bien que ça dure La politesse
n’est jamais de reste. Je vais
pas mal non plus je souhaite
que tu en sois de même
Ma mère va très bien aussi et
me charge de te dire bien des
choses pour elle. Ainsi qu’un
grand bonjour. Un grand bonjour
de ma Marraine Pierre et
aussi en bonne santé il est
dans l’oise pour le moment
et pense qu’avant un mois
ont l’embusqueras dans les
tranchées Ca ne lui souris guère

 

 

 

verso

Reçois mes plus tendres pensées

Je ne pense qu’à toi

au revoir mon Simon ta Jannot
qui t’aime te bise bien fort sur
tes lèvres je ne pense qu’a toi
et j’envois mille Millions de bien
douces caresses J’étais bien contente
de voir arriver ta petite lettre rose
Je t’adore et t’aime tout plein
Ta petite femme pour toujours
A toi tout seul sans partage
reçois mes plus tendres pensées
.       Je t’aime
.                      Jann

Je ne parle a personnes des sourires
que tu m’envois car si on le savait
on pourrait des fois me faire payer
le port Tu lui donneras bonjour
pour moi ainsi qu’a Philibert
Puisque vous vivez en famille Je tire
peine de ma viande qui est dans
le colis
au revoir a demain pour ce
soir de gros baisis
Mille caresses du Zizou

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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