Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 29 novembre 1917 : Les évènements tournent au tragique par ici.

18 décembre 2017 Laisser un commentaire

 

Il faut que toujours la déveine nous courre après.

La réponse de Zacco
n’est guère brillante.

Recto 1
Moingt le 29 novembre 1917
.                                      Jeudi
.       Mon Simon Chéri
Je t’écris deux mots a la
hâte a 1 heures pour t’envoyer
la réponse de Zacco qui
n’est guère brillante Il
faut que toujours la
déveine nous court après
Je voudrais bien voir
Zacco pour savoir ce qu’il
a a me dire. A St Etienne
il y a du Grabuge vilain
mais personnes ne
savent au juste que ce
ca est. Mais la police la
troupe d’ici y sont parti

 

 

 

Berger vient de me faire dire d’aller travailler.

Demain j’irai chez
Epitalon.

Verso
Berger vient de me faire
dire d’aller travailler Je ne
puis m’en aller de là haut
comme ça j’y retourne travailler
ce soir Et leur dire que je
m’envais Demain j’irais chez
Epitalon. Tout seras fini
comme ça Maitre Giraud
feras bien sont joli avec
celles qui lui plaisent
A ce soir mon Simon
ta Jeannot qui pense
a toi te bise bien fort
comme a la perm
Mes plus grosses caresses
.           Janne

 

 

 

 

Recto 2

C’est bien affreux une vie pareille.

Je vois que tu es bien mal placé.

Moingt le 29 novembre 1917
.                                   Jeudi
.   Mon Simon bien–aimé
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 25 avec plaisir La correspondance
marche un peu mieux j’en suis
bien contente Car je n’aime pas
rester sans nouvelles. Je vois que
tu es bien mal placer Et que tu
vas l’être encore plus mal C’est
bien affreux une vie pareille. Tout
de même où veulent-ils en venir
a je t’assure que ceux de l’arrière
qui nous jamais vue la guerre
ne s’en font pas l’ombre de l’idée
Et il y en a qui valent bien peut
Quand donc viendra la fin
qui nous réunira. Il y a si
longtemp que nous sommes séparer

 

 

 

Centre gauche

Ce soir je parlais avec ma mère de la cherté des vivres.

De quoi faudra-t-il vivre ?

Les évènements tournent au
tragiques par ici Du moins pour
St Etienne et les environs. Espérons
que ça nous amèneras du nouveau
Je le souhaite. Car on parle de
la carte de pain par ici aussi
Et si il faut fermer la bride pour
le pain de quoi faudra-t-il vivre
ça fait réfléchir tout de même.
Vivement la fin de ce maudit
cauchemard il y en a bien
assez comme ça. Zizou se porte
toujours assez bien Mais elle est
toujours polissonne. Ce soir je
parlait avec ma mère de la cherté
des vivres. Zizou c’est empresser
de dire « Au prix que ça est mon
vieux, y a plus moyen » Tu vois les
reflect réflexions de cette petite tête
mais tout de même elle a bien
raison il n’y auras bientôt plus
moyen Ici le temp est brouilleux
et noir aussi il y a une boue
épouvantable on patauge
Je me demande vers toi ce qu’il
doit y avoir Tu dois être frais aussi

 

 

 

Centre droit

Je te dirai demain comment j’aurai trouvé mon nouveau travail.

J’ai dit à Giraud que je partais.

Je t’ai dis que demain j’allais
travailler chez Epitalon Ce n’est pas
trop tôt je commençais a désespérer
car il y a déjà longtemp. Quand
j’ai dis à Giraud que je partais
il m’a répondu « Eh ! bien tant pis »
ça été tout. Je lui ai répondu « Eh ! bien
tant pis. Au revoir » Je suis
partie par un éclat de rire
tant j’ai trouver ça comique
il m’a regarder avec une tête si
idiote Je me suis en aller pour
ga cacher le fou rire qui m’a
pris Je ne suis pas même aller
lui dire au revoir C’est un cochon
de belle race. Avec les ivrognes
il n’y a rien a gagner L On
se rencontre bien souvent plus
que l’on ne le veuille j’aurais
peut-être bien l’occasion de lui
dire ce que je pense. Je te dirais
demain comment j’aurais trouver
mon nouveau travail Je souhaite
que ça aille un peu ça n’auras
pas de peine de si bien aller
que là haut. Je n’avais pu faire
autrement que de retourner parler au
petit Jobelin car en travaillant

 

 

Verso

Il est venu me dire au revoir avec toutes ces politesses.

Au moins il a été poli pour une fois.

ensemble on ne peut faire diférament
quand il a su que je partais Il est
ces politesses Ca m’a fait rire aussi
au moins il a été poli pour une
fois. Tout est fini tout est loin
pour moi Je ne regrette rien de
cet atelier où tout est comme le
directeur loufting et malhonête
A demain mon Simon ta Jannot
qui t’aime bien – bien te bise bien
fort sur ta bouche Je t’aime
toi tout seul sans partage Ta
Jannot qui n’aime que toi et
qui ne cesse de penser aux jours
heureux que nous pourrons vivre
ensemble si ce maudit cauchemard
voulait prendre fin
Une bise du Zizou qui pense toujours
a toi Je t’aime je t’adore
.    Ta Jannot toute a toi
.            Janne
Le temp me dure de voir Zacco
mais avec tout ça le sursis est loin
Il vaudrait bien mieux la fin
de la guerre Mais en attendant
ce serais toujours été ça
.   Mille grosses caresses
.                    Janne

 

_________________________________________________________________

Deux lettres de Jeanne le même jour, une , rapide, à 13h et une autre plus détaillée le soir.

 

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29 novembre 1917 : Ils sont bien à l’abri pendant que nous risquons continuellement notre peau.
30 novembre 1917 : nous y resterons un moment dans ce maudit secteur.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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