. 30 Novembre 1917
( en haut à gauche : viens- / toi. At-/
tends moi / Mes plus dou- / ces caresses à mes /
deux êtres chers/ Collay )
. Ma Jeannot chérie
. Hier je n’ais pas eu de lettre, ça fait
deux jours sans te lire, c’est bien ennuyeux
j’espère que tu te porte toujours bien ainsi
que notre Zizou et toute la famille. J’attend
avec impatience que les lettres arrivent, il me
tarde d’avoir de bonnes nouvelles de mes deux
gosses chéries.
. Pour moi rien de nouveau depuis hier
Nous sommes encore au même endroit mais
nous devons remonter aux avants-postes
dans un jour ou deux. Je crois que cette
fois-ci nous y resterons un moment dans ce
maudit secteur. Nous en avons bien mare
pourtant. Je me porte assez bien mais je suis
bien fatigué. Je suis dévoré par les poux et
par la saleté car il nous est impossible
de changer de linge. Quelle vie ! … Qu’avons
nous fait pour souffrir de la sorte, pour
endurer tant de misère. Ça ne finira donc
pas ? … C’est toujours les mêmes ; toujours les
pauvres diables, ceux qui ne possèdent rien
qui sont sacrifiés. Hélas ! tout ce qu’on peut dire
de sert de rien pour le moment, mais la haine
s’accumule et se fait bien grande.
. Au revoir petite fenotte. Embrasse bien notre
Zizou pour son papa qui constamment pense
à vous et regrette les beaux jours d’autrefois où
il vivait heureux près de vous. Espérons que
notre bonheur nous sera rendu ; mais que de
patience il nous faut. A demain Mamie ché-
rie. Bien le bonjour à toute la famille. Ton
Simon qui t’adore et t’embrasse bien fort. Sou-
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