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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 29 mai 1918 : Tous au front, ils amèneront peut-être la fin.

16 juin 2018 Laisser un commentaire

Recto

Les nouvelles d’aujourd’ hui ne sont pas belles.

Si ça faisait finir.

Moingt le 29 mai 1918
.                Mercredi
Mon Simon bien-aimé
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 25 avec un immense plaisir
de te savoir en bonne santé Mais
c’est réellement embêtant que vers
toi il pleuve. Et nous qui en aurions
tant besoin Mais hélas rien du
tout qu’une bise qui crève tout
c’est bien malheureux. Mais rien
a y faire Les nouvelles d’aujourd’
hui ne sont pas belles décidément
quelque ça feras je me le demande
Encore si ça faisait finir. Qu’au
bout il y est une fin. Ce serait
grand il y a bien assez. Tous
le monde sont bien pareil. Souhaitons
toujours que ça amèneras un bon
résultat. Je l’espère comme ça

 

 

 

Sauf la jambe le reste me va pas mal.

La santé n’est pas mauvaise.

Centre gauche
La santé n’est pas mauvaise. Ça
semble mieux aller. Ça passeras sans
doute comme ça. Ça fatigue souvent
les premiers mois. C’est pourquoi
je en me suis pas déranger
sauf la jambe le reste me va
pas mal. Mais ça pourra recom-
mencer. Il ne faut pas trop crier
Mais pour le moment il n’y a
rien a dire. Zizou va très bien
aussi. Figures-toi qu’hier soir
elle n’a pas voulu écouter la
Grand’mère Génie Elle s’est amuser
toute la soirée Sans rien manger
après il fallait la tenir elle
mourait. Mais aujourd’hui elle
ne s’est pas faite prier pour
manger. C’est impossible a
décrire ce qu’elle fait crier
Je t’ai déjà dis que j’étais
contente de la copérative hier j’ai
pris du chocolat 25 sous les
deux tablettes. Et c’est 30 sous
partout malgré qu’il soit été
taxer a 13 sous la

 

 

 

Centre droit

On a presque dix sous par jour de bénéfice.

Ça vaut la peine.

tablette Puis de la semoule de
riz 26 sous la livre Et ici 30 sous
ça vaut la peine on a presque
dix sous par jour de bénéfice
et c’est bien beau J’en suis
réellement contente. Seulement c’est
moi qui aurait la peine de faire
tous les achats. Avant j’étais
tranquille a ce sujet. Je m’en
vais acheter un petit panier quand
j’en trouverais un vers quelques
bohémienne. Je n’ais toujours
pas vu Louis. Son garçon
va très bien mais ne marche
toujours pas. Ce n’est pas
moi qui suporterais ça
Je ne savais pas que Joanny
était si près du front
Jamais je n’aurais qu’il
y aille mais on déménage
tout le monde, Tout au
front ils amèneront peut-
être la fin Je le souhaite
.                 comme ça

 

 

Ta petite femme  qui ne de penser à toi te bise bien fort.

Mon Simon à demain.

Verso
Au revoir mon Simon a
demain toujours de tes bonnes
nouvelles Ta petite femme
qui ne cesse de penser a
.    toi te bise bien fort
.    sur ta bouche partout
.    Mes plus tendres caresses
.    Ta petite femme
.          toute a toi
.               Janne

 

 

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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