Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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4 juin 1918 : Tu as reçu mon carnet de pécule. Tant mieux.

20 juin 2018 Laisser un commentaire

Recto
9Heures du matin             4 juin 1918
.       Ma Jeannot chérie
J’ais reçu hier soir ta lettre du 29 et ce matin
celle du 30. Je les ais lu avec plaisir je suis
bien content de savoir mes deux gosses chéries
en bonne santé, ainsi que toute la famille.
Petite fenotte. Je n’ai rien reçu de toi aux
dates du 27 et du 28 sans doute que ces
lettres ce sont perdues. Tu me dis que tu as
reçu mon carnet de pécule. Tant mieux. J’avais
peur qu’il se perde. Je t’ais aussi expédier un
coli qui contenait mon caoutchout avec des chaussettes
tu ne l’as sans doute pas reçu encore. J’ais bien
peur qu’il n’arrive pas à destination.
.        Rien de nouveau pour moi depuis hier.
Nous sommes encore au même endroit mais je
crois bien que ce soir il faudra changer. Encore
une nuit de passée à la belle étoile, je n’ais
pas eu chaud. Le temps a l’air de vouloir
changer, j’ais bien peur que la pluie ne soit
pas loin, il ne nous manque plus que ça.
Depuis hier les bôches nous ont fiché à peu près
la paix. Est-ce que ça durera ? J’en doute
Enfin ! Attendons et espérons. Ah ! vivement
la fin de cette maudite guerre. Malheureuse-
ment je ne crois pas que ca soit près de finir. Il y en
a bien mare pourtant.
.    J’ais reçu une lettre de Joanny qui me dit
qu’il était à environ 17 km du front. Dans
un patelin où j’ais passé quand nous étions
dans le secteur de Verdun. S’il y était venu
un peu plus tôt nous n’aurions pas été bien
loin l’un de l’autre et nous aurions peut-être
pu nous voir. Il s’attend à déménager lui

Malheureusement je ne crois pas que ça soit près de finir.

Encore une nuit de passée à la belle étoile.

Le temps me dure bien de vous revoir à moi aussi. Hélas !

Je ne suis pas encore près
de partir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Verso
aussi pour aller dans la Somme. Il t’envoi
bien le bonjour et un gros baiser au Zizou ;
.         Tu me dis que Louis est en perme.
Il doit être heureux de revoir sa femme et
son fils. Le temps me dure bien de vous revoir
à moi aussi. Hélas ! je ne suis pas encore prêt
de partir. Ça dégoûte, on se fiche de nous a
plate couture.
.        Ma Nonot. Tu me dis que la coopé marche
et que tu en es bien contente, vous pouvez ain-
si réaliser un petit bénéfice qui a son impor-
tance. J’en suis bien content. Il n’ y a que le
pain qui est toujours bien mauvais. Il n’est
pas près à devenir meilleur.
.  Rien autre à t’apprendre pour le moment
Au revoir ma Jeannot des bois. Embrasse bien
fort notre gentille Zizi pour son papa qui
vous envoi à toutes deux ses plus douces caresses
ses plus tendres bisettes. Je ne vous oubli pas un
instant et ne cesse de désirer vous revoir au plus
tôt. Bien le bonjour à ta mère, à chez
moi, à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous.
.  Ton Simon tout à toi et qui t’embrasse
Bien fort ta bouche, tes yeux, ton cou, par-
tout. Souviens-toi. Attends-moi .
je te renvoi trois de tes lettres

 

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Jeanne 29 mai 1918 : Tous au front, ils amèneront peut-être la fin.
9 juin 1918 : Ah ! nous ne sommes pas nés au bon moment.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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