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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 26 mars 1917 : le travail ne manquerait pas s’il y avait de quoi le faire.

30 mars 2017 Laisser un commentaire

Recto

Heureusement que vers toi les bôches sont partis sans fracas

Je reçois tes lettres très irrégulièrement

Lundi 26 mars 1917
.                                 Lundi
.     Mon Simon bien–aimé
J’ai reçu ce matin en allant
travailler ta lettre du 18 courant
c’est avec plaisir que je t’ai lu
en bonne santé Je reçois tes lettres
très irrégulièrement Avec tout leur
commerce ont n’est loin d’être
tranquille. Heureusement que vers
toi les bôches sont parti sans
fracas il devrait faire ça longtemp
jusque qu’il soit chez eux. Mais
que ce passera-t il le temp me
dure bien de voir finir tout ce
commerce On nous a annoncer
beaucoup d’avance si ça pouvait
nous amener la fin je ne cesse
de la souhaiter. Comme tu dois
en voir avec le mauvais temp
qu’il fait car quand il fait
mauvais ici vers toi c’est pareil

 

 

 

Centre gauche

Elle parle souvent du papa de la guerre

Tout le monde espère la fin

malheureusement ici nous avons
de la neige Et il fait très froid
comme tu dois avoir froid la
nuit pour coucher a travers et
peut-être pas te coucher du tout
comme le temp dure. Quel cauchemard
Tout le monde espère la fin je
voudrais bien que ce soit vrais
De notre coté nous sommes
tous en bonne santé Notre
gamine ce porte toujours très
bien elle s’ennui beaucoup d’être
obliger de rester dedans Elle parle
souvent du papa de la guerre
Elle m’a dit qu’il était habiller
tout blanc ce papa Et toute
sorte d’affaire Je pense que
Joanny t’auras écris Il n’est
guère enchanter de partir Il
fait une drôle de tête. Rien de
nouveau depuis hier. Le travail
ne marche pas des mieux faute
de matières le travail ne manquerais
pas s’il y avait de quoi le faire

 

 

Centre droit

Je ne travaille pas demain matin faute de trame.

Nous travaillons plus à la lumière

on a changer l’heure ça va très
bien comme ça nous travaillons
plus à la lumières et nous ne faisons
que dix heures On a un peu mieux
de temp. Au dernier coup de sirène
ce matin la porte a été fermer
13 ont été fermer dehors les unes
sont allée travailler a la caserne
et les autres a Sury. Elles sont venus
ce faire régler ce soir Le patron
faisait une drôle de tête surtout
qu’il a une forte commande
de toile toile pour l’armée
tant pis pour lui c’est bien fait
qui veut tout n’a rien.
Je ne travail pas demain matin
faute de trame mais demain soir
j’y retournerais j’en profiterais
pour envoyer ton colis un saucisson
cuit trois boites de conserves Dis-moi
si quelque chose te fait envie Je
t’en ferais un autre Dimanche
prochain as-tu encore de l’argent
Dis le moi. N’endure pas faim
tu as bien assez d’endurer le reste

 

 

 

Verso

A demain le plaisir de te lire en bonne santé.

Au revoir mon Simon à demain

Au revoir mon Simon a demain
le plaisir de te lire en bonne
santé ta petite femme qui t’aime
te bise bien fort comme aux
7 jours Je t’aime bien
pas un seul instant
moi aussi je ne cesse
de penser a mon Simon
qui est si loin de moi
Mille grosses caresses
.        du Zizou
Ta Jannot pour toujours
.           Janne
Un grand bonjour de
ma mère

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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