Recto
Lundi 26 mars 1917
. Lundi
. Mon Simon bien–aimé
J’ai reçu ce matin en allant
travailler ta lettre du 18 courant
c’est avec plaisir que je t’ai lu
en bonne santé Je reçois tes lettres
très irrégulièrement Avec tout leur
commerce ont n’est loin d’être
tranquille. Heureusement que vers
toi les bôches sont parti sans
fracas il devrait faire ça longtemp
jusque qu’il soit chez eux. Mais
que ce passera-t il le temp me
dure bien de voir finir tout ce
commerce On nous a annoncer
beaucoup d’avance si ça pouvait
nous amener la fin je ne cesse
de la souhaiter. Comme tu dois
en voir avec le mauvais temp
qu’il fait car quand il fait
mauvais ici vers toi c’est pareil
Centre gauche
malheureusement ici nous avons
de la neige Et il fait très froid
comme tu dois avoir froid la
nuit pour coucher a travers et
peut-être pas te coucher du tout
comme le temp dure. Quel cauchemard
Tout le monde espère la fin je
voudrais bien que ce soit vrais
De notre coté nous sommes
tous en bonne santé Notre
gamine ce porte toujours très
bien elle s’ennui beaucoup d’être
obliger de rester dedans Elle parle
souvent du papa de la guerre
Elle m’a dit qu’il était habiller
tout blanc ce papa Et toute
sorte d’affaire Je pense que
Joanny t’auras écris Il n’est
guère enchanter de partir Il
fait une drôle de tête. Rien de
nouveau depuis hier. Le travail
ne marche pas des mieux faute
de matières le travail ne manquerais
pas s’il y avait de quoi le faire
Centre droit
on a changer l’heure ça va très
bien comme ça nous travaillons
plus à la lumières et nous ne faisons
que dix heures On a un peu mieux
de temp. Au dernier coup de sirène
ce matin la porte a été fermer
13 ont été fermer dehors les unes
sont allée travailler a la caserne
et les autres a Sury. Elles sont venus
ce faire régler ce soir Le patron
faisait une drôle de tête surtout
qu’il a une forte commande
de toile toile pour l’armée
tant pis pour lui c’est bien fait
qui veut tout n’a rien.
Je ne travail pas demain matin
faute de trame mais demain soir
j’y retournerais j’en profiterais
pour envoyer ton colis un saucisson
cuit trois boites de conserves Dis-moi
si quelque chose te fait envie Je
t’en ferais un autre Dimanche
prochain as-tu encore de l’argent
Dis le moi. N’endure pas faim
tu as bien assez d’endurer le reste
Verso
Au revoir mon Simon a demain
le plaisir de te lire en bonne
santé ta petite femme qui t’aime
te bise bien fort comme aux
7 jours Je t’aime bien
pas un seul instant
moi aussi je ne cesse
de penser a mon Simon
qui est si loin de moi
Mille grosses caresses
. du Zizou
Ta Jannot pour toujours
. Janne
Un grand bonjour de
ma mère
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