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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 24 mai 1918 : Le pain est horriblement mauvais.

25 mai 2018 Laisser un commentaire

Recto

Je n’ai pas écrit car nous n’avons pas de lumière.

Cette chaleur me tue !

.    Moingt le 24 mai 1918

.                                    Vendredi

.      Mon Simon bien-aimé

.    J’ai reçu hier ta lettre du
19 courant avec un immense plaisir
de savoir que tu te portes bien
Hier je ne t’ai pas écris car ma
tante de Firminy est venue nous
voir on a causer car depuis longtemps
nous ne nous étions pas vus Et
le temp est vite passé la nuit est
venue je n’ai pas écris car nous
n’avons pas de lumière. Vivement
que la coopérative ouvre Si on a peu
au moins on auras pour quand on
seras pris . je n’ai pus écrire a midi
cette chaleur me tue Je ne peux même
pas manger Les jambes me font
mal ce soir Les beaux jours sont fini
juqu’a nouvel ordre. Ma mère se
moque de moi. un autre pillot
m’a-t-elle dit. Je ne vois pas

 

 

Elle s’occupe de tout. C’est épouvantable.

Elle est trop turbulente.

Centre gauche
ce qu’il y a d’agréable pour le moment
Je n’en peut pas revenir qu’on est
été si bête et toi quand pense-tu
tu ne me l’as pas dis. Zizou
est toujours en bonne santé
elle ne cesse de chanter et de
crier. Aussi elle est toute mouiller
de chaud. Elle maigrit beaucoup
elle y prend bien peine aussi
quand elle ce couche elle est
vite endormie Elle est trop
turbulente quand même
Figures-toi qu’elle entendue dire
que les mobilisé faisaient grève
Alors quand je suis arriver
Elle m’a dit sérieuse «  Tu sais
qu’on la grève a St Etienne
Et que grève ton Zizou. Et
on la grève la mobilisé
Juges si elle nous a fait
rire de l’air qu’elle nous a
dit ça. Elle s’occupe de
tout. C’est épouvantable

 

 

Centre droit

C’est bien épouvantable de manger de la marchandise pareille.

On dirait que l’on mange des cailloux.


Ici elle fait toujours une
chaleur étouffante Et dire que
nous aurions tant besoin
de la pluie m’a mère a
les deux bras enfler a force
de piocher car c’est trop sec
avec la chaleur juges si elle
est esquinter. Mais les hommes
font 18 fr par jour sans le
vin. Nous pouvons en donner
puisque nous n’en avons presque
plus. Elle veut traiter pour
la feuille la semaine prochaine
elle va en prendre une autre
bonne. Le pain est horriblement
mauvais On dirait que l’on
mange des cailloux Tout de
même c’est bien épouvantable
de manger de la marchandise
pareil C’est ni gris ni noir.
Ça a un gout de [….]
Ah ! nous somme bien servie

 

 

Un gros mimi du Zizou.

On ne risque pas de trop en manger.

Verso
heureusement que l’on est
pas rationner pour cette saloperie
mais on ne risque pas de
trop en manger
Au revoir mon Simon ta
petite femme qui ne cesse de
penser a toi te bise bien fort
Mes plus tendres caresses
J’espère te lire demain
Un gros mimi du Zizou
.    Ta petite femme toute
.          a toi
.          Janne

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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