Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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23 mai 1918 : les journées s’écoulent et la Paix ne vient pas.

24 mai 2018 Laisser un commentaire

 Je n’aime pas rester sans lettre de toi.

Les journées me paraissent encore plus longues.

.                                                                            23 Mai 1918

.                                                     Ma Jeannot chérie

.                        Je n’ais rien reçu de toi aujourd’hui. J’espère que ce n’est qu’un retard de la poste
et que demain j’aurai de bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries.
Pour moi rien de nouveau depuis hier. Je me porte toujours bien et je t’écris encore du même villa-
Ce matin nous nous sommes levés à la pointe du jour, nous avons monter notre fourbi et
nous sommes parti en marche. Nous sommes rentré à dix heures pour la soupe après avoir prit
une bonne transpirée car il fait toujours très chaud. A midi il a fallu aller passer la com-
pagnie aux douches. Je viens d’arriver il est trois heures et demie et je suis bien fatigué. Je vais
me coucher un moment mais savoir si l’on me fichera la paix. Le soleil vient de se casser en
morceaux, il pleut, ça abattra un peu la chaleur.
J’ais reçu aujourd’hui une lettre de mon père avec un billet de 5 francs. Il me donne de bonnes
nouvelles de toute la famille et il m’apprend que Joanny est parti dans la zone des armées comme
infirmier. Espérons que la chance ne l’abandonnera, ni lui ni aucun de nous. Mon père et ma
mère ont étés très sensibles à la lettre que j’ai envoyé à ma mère à l’occasion de la fête des mères,
suivant la coutume américaine qui veut que ce jour les enfants envoient des fleurs à leur maman.
La pluie a déjà cessé, ça n’a pas duré longtemps.
Petite fenotte. Je ne vois pas grand-chose à te dire. J’espère que la présente vous trouvera tous en
parfaite santé et que demain il me sera possible de te lire. Je n’aime pas rester sans lettre de toi
les journées me paraissent encore plus longues.
.            A demain Mamour ! Embrasse bien fort notre diable de Zizou et donne bien le bonjour
pour moi à ta mère, à chez moi, à toute la famille. le temps me dure bien de vous revoir tous
mais il n’y faut pas compter de sitôt. Enfin ! Attendons ! Espérons ! Toujours même
refrain, même chanson. On se fait vieux pourtant … les journées s’écoulent et la Paix ne vient
pas, il nous faut vivre toujours séparés alors que notre plus cher désir serait d’êtres unis
triste vie ! … Triste époque …
.           Au revoir mamie chérie. Ton petit homme qui t’adore t’envoi toutes ses plus
tendres caresses et ses plus doux baisers. Vivement … bien vivement la fin de cette
guerre maudite que nous puissions vivre heureux et unis.
.            Je t’aime passionnément et je t’aimerai toujours.
J’espère que tes jambes vont mieux et même qu’elle ne te font plus souffrir.
.                       Ton Simon qui pense à toi continuellement et qui t’embrasse
bien fort partout ! souviens-toi … attends-moi et sois toujours toute mienne
comme je suis toujours tout à toi.
.                                   Simon                   Collay

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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