Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

Jeanne 24 juillet 17 : quand je ne reçois rien je suis inquiète.

6 août 2017 Laisser un commentaire

Recto

Je m’ imagine toutes sortes de choses.

Rien de fâcheux ne te soit arrivé.

Moingt le 24 juillet 1917
.                                 Mardi
.      Mon Simon Chéri
je n’ai rien reçu de toi
aujourd’hui décidément la
correspondance  marche très mal
peut être t’auras-t-on démé
nager et tu n’auras pu
m’écrire J’espère te lire en
très bonne santé demain
Et que rien de fâcheux ne
te sois arriver que tu ne
sois pas été contrarier quand
je ne reçois rien je suis
inquiète moi aussi Je m’
imagine toute sorte de choses
Et pourtant tu n’as pas
toujours le temp de m’écrire
car toi ce n’est pas la même
tu n’est pas libre.

 

 

 

Centre gauche

Je suis très mal placée pour travailler.

J’espère en demain.

mais j’espère en demain
Notre gosse ce porte très bien
aujourd’hui elle a fait ça
petite polissonne. Ma mère
a donné une poire a la
belette Zizou s’est empresser de
lui dire de avec son aire sérieux
« Belette tu diras pas, que
ma grand-mère Génie te donne
rien. » Je le beau cadeau cette
petite a les yeux partout Il
ne faut rien lui faire voir Si
je restais a la maison Il faudrait
bien que ça lui passe
Aujourd’hui il a fait une chaleur
épouvantable si ça fait comme ça
vers toi je t’assure qu’avec
tout ton fourbi tu dois suer
Il a tellement fait chaud que
j’en ai la lourde et mal
au cœur car je suis très mal placé
pour travailler j’ai le soleil tout
le soir sur le dos Seulement le
travail est bon je ne veux pas

 

 

Centre droit

Je suis comme toi j’ai le noir je suis découragée cette vie.

Je pensais aller au
théâtre.

demander a changer de place.
Rien de nouveau a part ça
depuis hier Je pensais aller au
théatre puis un malentendu a
cassé les affaires Ca fait que
je vais aller me couché tran-
quilement Je n’en suis pas
fâchée du tout Julie et la Nénette
sont colère mais tant pis
Tu ni va pas toi Et tu passe
bien quand même moi j’en
ferais autant. On doit jouer «  La
dame du cinéma » Ca ne me disait
rien. Tant pis je suis
comme toi j’ai le noir je
suis décourager cette vie et bien
dure de vivre si loin l’un de
l’autre le temp me dure
et je m’impatiente d’attendre
des jours meilleurs qui tardent
beaucoup a venir quand serons
nous réunis Je ne pense qu’a
cela Le reste m’est un peu
indifférent La fin de tout ce
commerce, Et vivement que nous
soyons réunis mais cette vie

 

 

Verso

Avec moins  du noir, vivons en espérant puisqu’il n’y a que ça pour nous consoler.

Je suis lasse de tout ça.

s’ertinise éternise Et je suis lasse de tout
ça, que l’on nous rende nos
beaux jours je n’en demande
pas davantage
Au revoir mon Simon a demain
le grand plaisir de te lire
en bonne santé Et avec moins
du noir, vivons en espérant
puisqu’il n’y a que ça pour
nous consoler
Ta petite femme qui t’aime
te bise bien fort sur ta bouche
je n’aime que toi ne
doute pas Et ne te fais pas
de mauvais sang
Ta Jannot qui t’aime te bise
bien fort sur ta bouche je t’aime
mes plus tendres caresses
et mes plus doux baisers
Ta petite femme toute
a toi pour toujours
.         Janne
Si tu as besoin de quelque
chose dis le moi
Mes plus tendres caresses

Vous pourriez aimer lire ...

Jeanne 22 juillet 1917 : Notre gosse a 4 ans aujourd’hui.
Jeanne 25 juillet 1917 : les commerçants doivent ramasser de l’or à nos dépens.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales